Dans son premier rapport, récemment rendu public, sur la mise en œuvre du compte personnel de formation (CPF) et du conseil en évolution professionnelle (CEP), le Conseil national de la formation et de l’orientation professionnelles (Cnefop)(1) dresse de ces deux dispositifs un bilan globalement positif(2). Il relève néanmoins des difficultés rencontrées tant pour le CPF – en place depuis le 1er janvier 2015(3) – que pour le CEP – créé par la loi du 14 juin 2013 sur la sécurisation de l’emploi et précisé par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, l’emploi et la démocratie sociale(4) –, et formule des recommandations visant à améliorer le service rendu aux bénéficiaires.
En 2015, près de 2,5 millions de personnes ont ouvert leur compte personnel de formation, 359 000 dossiers de formation ont été créés et plus de 212 000 ont été validés, dont 79 % au bénéfice de demandeurs d’emploi et 21 % au bénéfice de salariés. Le Cnefop constate une modeste montée en puissance du CPF chez les salariés. Les langues représentent plus de la moitié des formations financées, suivies des démarches de validation des acquis de l’expérience et d’acquisition du socle de connaissances et de compétences professionnelles(5).
Alors que le compte personnel de formation n’a pas fini son déploiement, le rapport préconise déjà de clarifier certains aspects du dispositif qui posent problème. Il vise notamment le cas des personnes cumulant le statut de salarié et de demandeur d’emploi – par exemple, les salariés en insertion par l’activité économique –, pour qui il est difficile de savoir quelles sont les listes de formations applicables. Ou encore l’articulation entre le droit au retour en formation initiale des jeunes(6) et la mobilisation du CPF. L’instance propose, en particulier :
→ d’améliorer l’information sur la formation ;
→ de simplifier l’élaboration des listes de formations éligibles ;
→ de développer l’accessibilité de l’offre de certification ;
→ de faciliter la mobilisation du CPF pour les personnes à statuts multiples.
Concernant le conseil en évolution professionnelle, le Cnefop comptabilise environ 732 000 bénéficiaires en 2015. Mais l’instance ne compte pas se cantonner à une évaluation quantitative du dispositif. Il entend à l’avenir mesurer la profondeur du service rendu et la réelle contribution à la sécurisation des parcours des personnes. De plus, « l’ambition portée par la loi [du 5 mars 2014] de permettre à tout salarié qui le souhaite de bénéficier d’un CEP pose aussi la question de l’adéquation des moyens humains dédiés au CEP à terme », relève le conseil. A ce stade du déploiement, l’ambition confiée au CEP de développer l’autonomie de la personne nécessite de porter une attention particulière aux conditions de professionnalisation des conseillers et de renforcer l’information et l’outillage des bénéficiaires, recommande-t-il.
(1) Instance consultative sur le champ de l’emploi et de la formation professionnelle, le Cnefop s’est substitué, en 2014, au Conseil national de l’emploi et au Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie – Voir ASH n° 2873 du 5-09-14, p. 40.
(2) Rapport disponible sur
(5) Ce socle est constitué de l’ensemble des connaissances et des compétences qu’il est utile pour une personne de maîtriser afin de favoriser son accès à la formation professionnelle et son insertion professionnelle – Voir ASH n° 2898 du 20-02-15, p. 37.