La qualité de la relation entretenue avec les professionnels de santé constitue la dimension la plus importante dans la prise en charge médicale des personnes âgées, selon une enquête de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES), réalisée au printemps 2015 auprès de 18 personnes âgées de 72 à 90 ans, vivant à domicile ou en institution, ainsi qu’auprès de quatre aidants de patients atteints de pertes de facultés cognitives. Rendue publique début avril(1), cette enquête « qualitative exploratoire […] vise à identifier les dimensions de la satisfaction des personnes âgées concernant leur prise en charge médicale et la coordination de leurs soins », un aspect sur lequel le niveau de connaissance « demeure limité en France », notent les auteurs. L’étude a été lancée à partir d’un constat : « Assurer la qualité des soins pour les patients âgés est complexe, en raison de la multiplicité des situations et du nombre de professionnels de santé et du secteur médico-social impliqués, mais aussi à cause d’un manque de compréhension du système par les patients quant à la disponibilité des soins et services. »
Malgré « ses limites » (petit nombre de personnes interrogées), cette enquête « confirme les dimensions principales de la qualité de prise en charge et de la satisfaction déjà identifiées dans la littérature [scientifique] ». Elle souligne, entre autres, que « les personnes souffrant de polypathologies chroniques considèrent que l’information régulière sur leur état de santé et leur traitement est essentielle à des soins de haute qualité » et que leur donner la possibilité de s’exprimer « contribue efficacement à l’amélioration des réponses professionnelles des secteurs sanitaire, social et médico-social ». Autre facteur déterminant : « le niveau d’engagement du personnel soignant, sa disponibilité, l’empathie, l’humanité et les qualités personnelles du médecin ». Ces deux dimensions – relationnelle et d’organisation des soins – se retrouvent dans l’analyse des entretiens qualitatifs menés par l’IRDES. Ces derniers ont par ailleurs « fait émerger de nouvelles dimensions », en particulier le reste à charge financier, « trop important au regard des revenus de certains enquêtés ».
En conclusion, les auteurs soulignent qu’au vu des « évolutions sociodémographiques et d’état de santé de notre société vieillissante, l’ajustement du système de santé s’avère nécessaire pour améliorer la prise en charge des patients âgés, souvent polypathologiques ». Selon eux, recueillir et intégrer le vécu et les préférences des patients âgés et de leurs aidants permet non seulement « d’améliorer la qualité de leurs soins et de leur parcours, mais aussi de renforcer leur position en tant que personnes actives et autonomes ».
(1) In Questions d’économie de la santé n° 214 – Janvier 2016 – Disponible sur