Dégager des marges de manœuvre possibles pour répondre aux difficultés financières rencontrées par les services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD). Tel est l’objectif de l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (Unccas) qui, dans le cadre de la convention 2016 qu’elle a conclue avec la mission des services à la personne(1), va lancer un diagnostic de certains SAAD de son réseau. « L’objectif est d’essayer de déterminer comment les déficits se forment et ensuite de voir s’il y a des points sur lesquels on est capable d’agir pour les réduire, même si l’on sait que structurellement ces services ne peuvent pas être bénéficiaires », explique Benoît Calmels, délégué général de l’Unccas. Au-delà des problèmes de sous-financement, dont pâtissent tous les SAAD, l’idée est ici d’identifier les autres causes de leurs difficultés économiques, notamment celles qui sont liées à la spécificité d’être un service public.
Les résultats de la dernière enquête de l’Unccas sur les services à domicile, publiée en décembre(2), ont révélé qu’un tiers des CCAS portant un SAAD envisageait de le fermer pour cause de déficit. Un constat qui a constitué un élément déclencheur dans la volonté de l’organisation d’étudier cette question de façon plus approfondie, confie Benoît Calmels. « Il est nécessaire de modéliser la façon dont les déficits se forment, afin de faire émerger ce qui pèse le plus, financièrement, sur les services et ensuite de pouvoir donner un outil aux techniciens et dire aux élus qui envisagent de fermer leur SAAD “attendez, il y a peut-être une autre solution”. » L’Unccas prévoit en effet, à l’appui des enseignements de ce diagnostic, d’élaborer un guide à l’attention ces derniers. « Ils ne se posent pas la question de fermer des services déficitaires lorsqu’il s’agit de la police, de la cantine…, mais dès lors qu’il s’agit des personnes âgées on le voit comme un coût supplémentaire, poursuit Benoît Calmels. L’objectif est d’attirer leur attention sur le fait de ne pas traiter les SAAD juste sous l’angle du coût mais aussi sous celui d’une politique publique, comme un investissement. »
Concrètement, l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale a mis en ligne un dossier de candidature pour que des CCAS dont le service d’aide à domicile rencontre des problèmes financiers se portent volontaires. A partir de ces candidatures, dans lesquelles les responsables des services détaillent leurs difficultés, les actions déjà menées pour tenter de les résorber, leurs attentes vis-à-vis de l’initiative engagée par l’Unccas, un comité de sélection choisira deux SAAD qui feront l’objet d’un diagnostic approfondi d’une durée de deux jours, mené par un consultant missionné par l’union, dans le cadre de la convention avec la MISAP. Ces deux diagnostics seront réalisés entre juin et octobre 2016, indique l’Unccas.
(1) La MISAP (Module d’intégration dans les services aux personnes), rattachée au ministère des Finances, est l’ancienne Agence nationale des services à la personne.