Le Parlement européen s’inquiète de la situation sociale en Europe. Dans une résolution non-législative – et donc non contraignante – adoptée à une large majorité le 14 avril(1), il appelle l’Union européenne (UE) à s’attaquer tout à la fois à la précarité énergétique, au mal-logement, à la fracture numérique, à la faiblesse des revenus ou encore aux difficultés qu’éprouvent certains ménages à accéder aux soins de santé ou à Il presse aussi l’Union européenne de convoquer un Sommet consacré à « la réduction de la pauvreté, de l’extrême pauvreté et de l’exclusion sociale et à l’accès à une vie décente ». Les eurodéputés demandent en outre à la Commission européenne « d’étudier la possibilité de prolonger le Fonds européen d’aide aux plus démunis au-delà de la période de programmation 2014-2020 ».
Les députés européens partent du constat que le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale dans l’UE ne cesse d’augmenter (117 millions en 2008 et 122,6 millions en 2013). Et que 16,7 % des Européens présentaient en 2013 un risque de tomber dans la pauvreté malgré le versement d’aides sociales. Ils soulignent de ce fait l’importance de bénéficier d’un revenu minimum décent pour pouvoir mener une vie conforme à la dignité humaine. Ils incitent à ce titre la Commission « à effectuer une analyse d’impact sur les régimes de revenu minimum dans l’Union européenne ». Et demande aux Etats membres de « garantir à tous une aide au revenu appropriée, y compris un revenu minimum tant que cette aide s’avère nécessaire, et à apporter diverses formes de compensation, essentielles lorsque, dans une situation de pauvreté, il est impossible de réduire les coûts à court terme ». Les parlementaires européens invitent également les Etats membres à réformer les régimes de retraite afin de s’attaquer à la pauvreté chez les personnes âgées, et à mettre fin à « l’écart salarial scandaleux entre les hommes et les femmes dans l’Union ».
En matière de lutte contre le sans-abrisme, la résolution demande à la Commission et aux Etats membres « d’établir, de mettre en œuvre et de garantir d’urgence des mesures permettant aux ménages de faire face au coût du logement, notamment par des aides au logement ». Elle recommande aussi aux Etats membres de développer l’offre de logements sociaux de qualité afin de garantir l’accès de tous, et notamment des plus démunis, à un logement adéquat.
Enfin, les députés réclament une définition commune de la précarité énergétique et des facteurs qui contribuent à la vulnérabilité des ménages. Ils demandent aux Etats membres de signer un « moratoire sur les coupures de chauffage en hiver », de façon à garantir qu’aucun ménage ne soit privé d’énergie pendant une période hivernale définie et que ceux qui en sont privés soient reconnectés grâce à une intervention publique.
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