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Autisme : des insuffisances pointées dans les annonces de l’Etat

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Une « manœuvre politique » : si Vaincre l’autisme « encourage sur le fond les propos » tenus par Ségolène Neuville le 5 avril à l’Assemblée nationale(1), elle regrette que les déclarations de la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées soient intervenues à la suite d’une « simple question parlementaire », sans que la réponse apportée ait été préparée « en concertation avec les associations de défense » des personnes autistes.

Alors que Ségolène Neuville a annoncé la mise en œuvre d’une aide financière complémentaire pour les familles « qui déboursent énormément d’argent pour des intervenants actuellement non pris en charge par la sécurité sociale », Vaincre l’autisme s’interroge : « Est-ce que les nouveaux métiers d’intervenants seront reconnus ? Est-ce que les démarches de financement vont être simplifiées ? Est-ce que le financement va venir de la sécurité sociale, des MDPH [maisons départementales des personnes handicapées] ou est-ce qu’il sera remboursé directement aux professionnels ? » L’association milite en effet pour la reconnaissance des structures et des écoles innovantes et pour celle « des nouveaux métiers spécialisés pour la prise en charge éducative et comportementale » à l’image des intervenants en autisme, des « spécialistes de l’ABA » (pour « Applied Behavior Analysis », soit analyse appliquée du comportement) ou encore des psychomotriciens spécialisés en matière d’autisme. « Tant que ces métiers ne seront pas reconnus officiellement, tous les financements que l’Etat peut orienter pour soutenir les prises en charge lourdement financées par les familles ne seront pas adaptés sur le plan administratif et rendront le parcours plus compliqué pour les familles », argumente Vaincre l’autisme.

Ségolène Neuville avait indiqué, en janvier dernier, que le financement des prestations non prises en charge par la sécurité sociale pourrait notamment se faire par le fonds d’amorçage de 15 millions d’euros visant à mettre fin aux départs forcés en Belgique(2), un processus encadré par une circulaire du 22 janvier(3). Une instruction dans laquelle « les associations françaises concernées ont relevé des lacunes importantes », souligne de son côté Autisme France, qui, avec le collectif EgaliTed et le Conseil français des personnes handicapées pour les questions européennes, a adressé le 10 février dernier un courrier à la ministre de l’Education nationale et à Ségolène Neuville pour leur faire part de leurs commentaires. Les trois organisations se déclarent notamment préoccupées par le fait que le texte « ne concerne que le secteur médico-social » sans que la question de la scolarisation soit abordée, soulignant que les familles françaises se rendent en Belgique aussi pour scolariser leurs enfants. Des « lacunes » qui ont conduit Autisme France à préparer une saisine du défenseur des droits. L’association a mis en ligne un questionnaire à l’attention des familles – qui sera clos le 30 avril – « afin de faire remonter les besoins réels des personnes concernées ».

Enfin, s’agissant des mesures contre le « packing » envisagées par Ségolène Neuville le 5 avril, Vaincre l’autisme, qui rappelle avoir « demandé officiellement un moratoire contre le “packing” en 2009, renouvelé en 2011 et 2013 », dénonce des « “mesurettes” qui ne sont pas véritablement une prise de position sur la question de l’interdiction de [cette] pratique en France ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2955 du 8-04-16, p. 5.

(2) Voir ASH n° 2945 du 29-01-16, p. 5.

(3) Voir ASH n° 2947 du 12-02-16, p. 44.

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