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Manuel Valls dévoile son plan pour lutter contre la précarité des jeunes

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Après avoir reçu les syndicats étudiants et lycéens, mobilisés contre le projet de loi « Travail »(1), le Premier ministre, aux côtés de la ministre du Travail et de l’Emploi et de ses homologues à l’Education nationale et à la Jeunesse, a présenté, le 11 avril, une série de mesures destinées à lutter contre la précarité des jeunes et à favoriser leur insertion sur le marché du travail, pour un coût estimé entre 400 et 500 millions d’euros par an.

Aide à la recherche du premier emploi

Manuel Valls a annoncé la création, dès la rentrée prochaine, d’une aide à la recherche du premier emploi destinée aux jeunes diplômés modestes à la recherche d’un travail. Les jeunes qui étaient boursiers pendant leurs études pourront ainsi demander la prolongation de leur bourse, après avoir décroché leur diplôme et en attendant de trouver un emploi, pendant quatre mois au maximum. Selon le gouvernement, cette aide pourrait concerner 126 000 jeunes et représenter 130 millions d’euros par an.

Taxation des CDD

Jusqu’à présent optionnelle, la taxation des contrats à durée déterminée (CDD), via les contributions patronales à l’assurance chômage, sera rendue obligatoire. Ce sera aux partenaires sociaux de définir le barème et le champ d’application de cette « surcotisation ».

En outre, le gouvernement propose l’ouverture dans les prochaines semaines d’une concertation avec les partenaires sociaux sur l’accès au premier emploi durable, à laquelle les organisations de jeunesse devront être parties prenantes. Les partenaires sociaux seront invités à traiter des mesures visant à améliorer l’accompagnement des jeunes et des solutions pour lever les freins périphériques à l’emploi (mobilité, équipement, logement, mutuelle…).

Rémunération des jeunes apprentis

Matignon prévoit également une amélioration de la rémunération et des droits des apprentis, dans le cadre d’une concertation avec les partenaires sociaux. Sans attendre les résultats de celle-ci, l’Etat prendra à sa charge une augmentation des minima salariaux légaux des jeunes apprentis de 16 à 20 ans au 1er janvier 2017. Le coût supplémentaire pour les employeurs sera « entièrement compensé par l’Etat », qui consacrera à cette mesure une enveloppe de 80 millions d’euros.

Revalorisation des bourses

A compter de la prochaine rentrée scolaire, les bourses de lycée seront revalorisées de 10 %, à 697 € par an en moyenne par jeune. Le coût de cette hausse est estimé à 28 millions d’euros.

En outre, 25 000 bourses de l’enseignement supérieur sur critères sociaux de 1 000 € par an vont être créées pour les étudiants qui ne bénéficiaient jusqu’à présent que de l’exonération des droits d’inscription. Le coût de cette mesure est évalué à 25 millions d’euros.

Par ailleurs, 12 500 bourses de 1 000 € par an seront créées à la rentrée 2016 pour les « décrocheurs » de 16 à 18 ans qui reprennent des études. Cette mesure représente, selon le gouvernement, 12,5 millions d’euros.

Accès au logement et à la santé plus aisé

Dans un tout autre registre, le Premier ministre veut instaurer un dispositif unique de droit universel à la garantie locative pour tous les jeunes de moins de 30 ans, pour un coût estimé à 100 millions d’euros par an.

En outre, l’accès à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) sera accéléré pour les jeunes de moins de 25 ans ayant de faibles ressources et en rupture avec leur famille. Jusqu’à présent, pour bénéficier de la CMU-C, ces jeunes doivent attendre de pouvoir justifier de leur sortie du foyer fiscal de leurs parents. A l’avenir, une attestation sur l’honneur permettra de prendre en compte sans délai la fin de leur rattachement au foyer fiscal de leurs parents. Coût de la mesure : de 15 à 20 millions d’euros.

Poursuite des études facilitée

Manuel Valls prévoit également la création de 2000 places en section de technicien supérieur (STS) par an pendant cinq ans, notamment dans les spécialités « en lien avec les métiers d’avenir ». Cette mesure, dont le coût devrait s’élever à 120 millions d’euros sur cinq ans, est destinée plus particulièrement aux bacheliers professionnels qui souhaitent poursuivre leurs études et pour lesquels la voie STS est la plus appropriée. Malgré des quotas appliqués dans plusieurs académies, les bacheliers professionnels passent en effet encore très souvent après les titulaires d’un baccalauréat général ou technologique.

Enfin, des quotas réservés aux bacheliersdes filières technologiques seront fixés dans les instituts universitaires de technologie.

Vers une simplification des droits

Par ailleurs, lors du comité interministériel « égalité citoyenneté » qui devait se tenir le 13 avril, le Premier ministre devait confier à Antoine Dulin, membre du Conseil économique, social et environnemental, la mission de passer en revue tous les dispositifs spécifiques aux jeunes, comme ceux dont ils sont exclus en raison de leur âge. L’objectif est de permettre au gouvernement de prendre des mesures de simplification permettant aux jeunes de mieux accéder à leurs droits.

Notes

(1) Voir ASH n° 2954 du 1-04-16, p. 5.

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