Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, et Laurence Rossignol, ministre des Familles et de l’Enfance, ont lancé, le 4 avril, « une mobilisation de tous les acteurs et des familles pour réussir le développement de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, afin d’augmenter le nombre d’enfants inscrits à la rentrée 2016 ». En 2015, 93 600 enfants de 2 ans fréquentaient l’école, dont 80 % dans le secteur public. Le taux de scolarisation des moins de 3 ans a augmenté pour la première fois depuis plus de dix ans, et s’établit désormais à 11,7 %, indiquent les deux ministères. De la rentrée 2012 à la rentrée 2015, environ 25 000 places nouvelles ont été offertes pour scolariser des tout-petits. « Elles ne sont cependant pas toutes utilisées » et « de nombreuses places sont vacantes », déplorent Najat Vallaud-Belkacem et Laurence Rossignol. L’idée est donc, notamment, « d’améliorer la coordination entre l’Education nationale et les acteurs des politiques sociales et familiales dans les territoires afin de mieux informer les parents d’élèves de la possibilité et de l’intérêt de scolariser leurs enfants dès l’âge de 2 ans », ont expliqué leurs services.
Pour atteindre cet objectif, « la mobilisation interministérielle doit être amplifiée », estiment les deux ministres. Concrètement, les directeurs académiques des services de l’Education nationale doivent, avant la fin du mois d’avril, communiquer au directeur de la caisse d’allocations familiales (CAF) de leur département, sur la base de la carte scolaire arrêtée pour 2016-2017, l’estimation du nombre de places disponibles pour la scolarisation des très jeunes enfants à la rentrée 2016 dans les secteurs prioritairement visés par cette politique, c’est-à-dire ceux où se trouvent les nouveaux réseaux d’éducation prioritaire.
La CAF identifiera alors les familles ayant un enfant de moins de 3 ans, devra les informer par mail de « l’opportunité » proposée à leur jeune enfant et les incitera à se rapprocher de leur mairie pour une démarche d’inscription. En fonction du contexte local, la CAF organisera des réunions de sensibilisation des acteurs de la politique sociale et familiale, auxquelles les services de l’Education nationale participeront « autant que de besoin ».
Les partenaires en lien direct avec les familles concernées pourront aussi « les sensibiliser à l’opportunité et à l’intérêt de la scolarisation précoce ». Il pourra s’agir des services de protection maternelle et infantile, des centres communaux d’action sociale, des lieux d’accueil enfant-parent, des centres sociaux, des ludothèques, des bibliothèques du territoire et des associations familiales ainsi que d’autres associations du champ de l’enfance ou de la politique de la ville.
Par ailleurs, les deux ministères entendent organiser des « formations communes pluri-catégorielles » associant professeurs des écoles, agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles et « parfois » des éducateurs de jeunes enfants, « afin de permettre aux personnels de maîtriser les connaissances, compétences et gestes professionnels spécifiques à l’accueil et à la scolarisation des très jeunes enfants en ménageant un dialogue confiant avec les parents ». Le ministère de l’Education nationale signale également qu’un espace national de ressources d’accompagnement du programme de maternelle et de mutualisation a été ouvert sur le site Eduscol(1), pour accompagner les équipes d’écoles.
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