Les personnes qui fêtent aujourd’hui leur soixantième anniversaire peuvent encore espérer vivre plus de vingt ans (près de trente pour les femmes). « Des années de vie plutôt en bonne santé et majoritairement sans incapacité », font observer Claire Guérain, Jean-Jacques Amyot, Isabelle Dury et Jean-Jacques Portier, spécialistes de gérontologie, qui exercent diverses responsabilités dans le secteur des personnes âgées. Ils invitent ici à tirer les conséquences de cette reconfiguration des parcours de vie. L’enjeu majeur que représente le vieillissement de la population réside dans le maintien à domicile aussi longtemps que possible tout en garantissant aux aînés leur pleine place dans la cité. Il est nécessaire, à ce titre, de décloisonner les politiques publiques pour aborder de façon globale les problématiques liées à l’avancée en âge, comme y incite précisément la loi d’adaptation de la société au vieillissement entrée en vigueur le 1er janvier(1). Les auteurs montrent que reconnaître les personnes vieillissantes comme des citoyens à part entière ne signifie pas développer à leur intention des modalités d’habitat spécifiques, mais travailler à l’accessibilité des logements ordinaires, pour que les intéressées puissent continuer à les habiter. Cependant, il reste à établir des ponts entre les acteurs de la gérontologie et ceux de l’habitat, afin de favoriser le développement d’une culture d’intervention commune. C’est dans cet esprit que des rapprochements ont eu lieu entre des élus locaux chargés respectivement du logement et des personnes âgées.
(1) Voir ce numéro, p. 45, et ASH n° 2952 du 18-03-16, p. 49, et n° 2953 du 25-03-16, p. 45.
Le vieillissement au cœur des politiques publiques. Méthodologie pour une approche transversale
Claire Guérain, Jean-Jacques Amyot, Isabelle Dury et Jean-Jacques Portier – Territorial Editions – 62 €