Coopérations, aides aux structures en difficulté et diversifications sont au cœur des priorités de l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) qui a, par la voix de Nicole Streignart et Guy Fontaine, respectivement directrice générale et directeur général adjoint de la fédération, présenté le 14 mars à la presse son plan stratégique pour les cinq prochaines années (2016-2020). Celui-ci s’inscrit dans un contexte économique difficile pour le secteur de l’aide à domicile, au sortir d’une crise qui « n’a pas épargné » l’UNA, a souligné Nicole Streignart.
Comme l’a expliqué Guy Fontaine, ce plan stratégique va s’organiser autour des trois activités de l’UNA. En tant que mouvement d’abord, l’UNA entend continuer à jouer son rôle d’interpellation des pouvoirs publics et de lobbying mais veut aussi accroître sa visibilité et « son influence » en créant des « alliances nouvelles », notamment avec le secteur sanitaire, comme l’ont déjà exposé les dirigeants de l’organisation lors de leurs vœux à la presse, le 19 janvier dernier(1). Nicole Streignart et Guy Fontaine ont d’ailleurs indiqué avoir engagé des rencontres avec d’autres acteurs du secteur social, médico-social et sanitaire « qui partagent leurs valeurs » (organisations de l’économie sociale et solidaire et services publics), en vue de rechercher des complémentarités dans les territoires et de « se renforcer, au niveau national comme au niveau local, face au secteur lucratif notamment », détaille le plan.
Celui-ci prévoit par ailleurs d’adapter l’accompagnement des structures adhérentes en prenant en compte leur « diversité ». Des actions ont déjà été engagées dans le cadre du programme de modernisation du réseau UNA, a expliqué sa directrice générale, à travers deux chantiers : l’un dédié aux coopérations et aux mutualisations – « et non aux fusions », a-t-elle tenu à préciser –, l’autre consacré à l’accompagnement de certaines structures dans la mise en œuvre des préconisations issues de l’audit prévu par les conventions de modernisation signée entre la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et les fédérations d’aide à domicile(2). Depuis septembre dernier, la fédération a également mis sur pied un « dispositif d’urgence » pour aider les structures les plus en difficulté : « Nous leur proposons un diagnostic, rencontrons la direction et voyons comment les accompagner dans les décisions qu’elles doivent prendre, par exemple pour négocier un découvert bancaire, redimensionner leurs fonctions support… », a détaillé Nicole Streignart. En six mois, 14 structures ont sollicité la fédération pour cette aide. Et pour les associations pour lesquelles « tous les moyens [de redressement] ont été usés », l’UNA est en train de mettre sur pied un « pool de repreneurs » rassemblant des adhérents susceptibles de reprendre ces structures en très grande difficulté. « Nous sommes également en contact pour constituer un “pool de financeurs” [groupes de protection sociale, mutuelles, assureurs…], à même de financer le développement de certains de nos adhérents, notamment ceux qui souhaitent se diversifier », a poursuivi Nicole Streignart. La fédération souhaite également valoriser les « modèles d’ensembliers qui proposent une offre de services couvrant toute la filière », a ajouté Guy Fontaine.
L’UNA veut aussi élargir son réseau et va lancer une campagne dans ce sens auprès de 1 000 associations non fédérées. Autre objectif : « faire connaître et reconnaître auprès des pouvoirs publics et du grand public l’importance des interventions à domicile ». Pour cela, la fédération va réaliser, en avril, une étude afin d’identifier « les impacts positifs de l’action des structures d’aide et de soins à domicile ». Enfin, « malgré les contraintes économiques, la professionnalisation constitue un axe majeur de différenciation par rapport à la concurrence », a tenu à rappeler Nicole Streignart.