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A Grande-Synthe, un premier camp de migrants aux normes internationales

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Les premiers migrants ont commencé à arriver le 7 mars au matin dans le campement humanitaire de Grande-Synthe (Nord), un site aménagé par l’association Médecins sans frontières (MSF) et répondant aux normes prévues par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) en matière d’équipement et d’hygiène, une première en France. Ce site vise à accueillir les personnes qui vivent dans des conditions extrêmement précaires dans un camp du fortune installé à proximité, dans un quartier situé à la lisière de Grande-Synthe appelé le Basroch. « Le déménagement vers le nouveau site [devait] s’étaler sur quelques jours », précisait MSF sur son site Internet le 7 mars. L’opération, qui « vise à mettre les réfugiés [du Basroch] à l’abri et au sec et à leur offrir des conditions de vie plus acceptables », a été menée conjointement avec la municipalité de Grande-Synthe. « Face à l’inaction des pouvoirs publics », le maire (EELV) de cette commune de 21 400 habitants a en effet « sollicité MSF en décembre pour répondre à l’afflux de migrants et de réfugiés dans sa commune », précise encore l’association. Cette dernière a d’abord, dans l’urgence, apporté des améliorations aux infrastructures sanitaires et dispensé des soins médicaux dans le camp du Basroch, avant de lancer, en janvier, les travaux sur le nouveau site de la Linière(1). Celui-ci compte actuellement 220 bungalows en bois, chauffés, correspondant à une capacité totale de 1 500 places, d’après Angélique Muller, coordinatrice de MSF et interrogée sur place par l’AFP, qui a également indiqué que l’association espérait disposer, « à court terme », de 375 cabanons (2 500 places). Ce camp, dont le coût s’élève à 3,1 millions d’euros, est financé à hauteur de 2,6 millions d’euros par MSF et 500 000 € par la ville de Grande-Synthe et la communauté urbaine de Dunkerque.

Afin de préparer l’accueil des réfugiés venant du Basroch, pour la plupart des Kurdes irakiens – dont un grand nombre de familles avec enfants –, des médiateurs de l’association ont été chargés de leur expliquer en amont les conditions de ce « déménagement », sur la base du volontariat, en particulier le fait que l’accès au nouveau camp, qui n’est pas fermé, serait libre, sans contrôle à l’entrée. Ils leur ont aussi indiqué qu’ils «  [seraient] logés dans des abris en bois et que, dans chaque “quartier” [six aux total], ils [auraient] à disposition des blocs sanitaires équipés de w.-c. et de douches avec eau chaude ». Des lieux de vie (cuisine, école, espace de jeu…) ont par ailleurs été installés. L’ONG rappelle enfin que, si elle « a conçu ce camp, elle ne va pas pour autant le gérer ». La mairie de Grande-Synthe a d’ailleurs notamment mandaté, pour cette mission, une association, Utopia 56, créée par deux Lorientais afin d’aider les bénévoles de Calais et de Dunkerque et d’améliorer les conditions de vie des migrants. Les équipes de MSF vont, pour leur part, « se concentrer sur les activités médicales et le suivi des personnes vulnérables ». Elles donnent « des consultations, des soins infirmiers et des soins de santé mentale dans des salles aménagées dans un des bâtiments existants ». Une autre association, Médecins du monde, interviendra également sur le volet sanitaire.

Le camp du Basroch a, lui, vocation à disparaître, comme l’a confirmé Damien Carême, le maire de Grande-Synthe, dans un entretien au quotidien Le Monde daté du 7 mars, précisant que les migrants encore présents au Basroch devaient être évacués le 10 mars par la police. « Je ne veux pas garder deux camps et je considère qu’ils mettent de la mauvaise volonté s’ils refusent de migrer vers le nouvel espace que nous leur offrons », a déclaré l’élu.

Notes

(1) Voir ASH n° 2942-2943 du 15-01-16, p. 8.

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