Entré dans sa phase opérationnelle en 2015 et actuellement expérimenté sur neuf territoires de santé(1), le dispositif Paerpa – ou parcours de santé des « personnes âgées en risque de perte d’autonomie » – va s’étendre en 2016, a annoncé la direction de la sécurité sociale (DSS) dans un communiqué du 7 mars.
Elaborés en partenariat avec l’ensemble des acteurs institutionnels (conseils départementaux, agences régionales de santé, organismes d’assurance maladie et de vieillesse…) et des représentants des professionnels, les parcours « Paerpa » concernent, pour mémoire, les personnes âgées de 75 ans et plus en situation de fragilité et/ou atteintes d’une ou de plusieurs maladies chroniques, et se caractérisent par la mise en place de plusieurs niveaux de coordination distincts, dont la coordination clinique de proximité. L’enjeu est de prévenir la perte d’autonomie et de maintenir la personne âgée à domicile par une prise en charge globale et dans les meilleures conditions possibles, en évitant les ruptures.
L’extension du dispositif « a pour objectif de généraliser la démarche “Paerpa” à un territoire pilote dans chaque grande région non couverte (Bretagne, Normandie, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse), tout en élargissant la taille des territoires actuels afin d’asseoir les dynamiques de coopération », explique la DSS. « Un travail est par ailleurs engagé avec les territoires ultramarins pour identifier les possibilités d’extension. »
Dans le cadre de la démarche « Paerpa », au niveau national, 2 000 personnes âgées ont déjà fait l’objet d’un plan personnalisé de santé, indique la DSS, qui donne quelques exemples de collaborations mises en œuvre sur les territoires expérimentateurs. Ainsi, une permanence téléphonique assurée par les gériatres du pôle gérontologique a été mise en place au CHU de Bordeaux, des astreintes d’infirmières de nuit en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes sont opérationnelles dans le Nord-Pas-de-Calais, en Pays de la Loire, en Ile-de-France, dans le Limousin et en Aquitaine. Un travail de « conciliation médicamenteuse » est aussi réalisé dans le Nord-Pas-de-Calais par l’équipe mobile du centre hospitalier de Denain. En Bourgogne, le dispositif de sortie d’hospitalisation est renforcé en lien avec les infirmiers libéraux. Dans le Limousin et en Lorraine, des interventions d’ergothérapeutes permettent d’évaluer les besoins d’adaptation du domicile. Enfin, un hébergement temporaire « Paerpa » et des consultations de télémédecine sont organisés sur la quasi-totalité des territoires.
S’appuyant sur ces premiers retours, un cahier des charges « 2e génération » relatif à l’extension d’un territoire pilote « Paerpa » par nouvelle région a été élaboré et soumis à concertation auprès des membres du comité national de pilotage du dispositif(2), indique encore la DSS. Il reprend, de façon simplifiée, les éléments du premier cahier des charges national(3) en centrant le modèle organisationnel sur le premier recours et sur l’articulation entre les secteurs ambulatoire, hospitalier, médico-social et social. « Le rôle central de la coordination clinique de proximité ouverte à tout professionnel de santé et les fonctions d’appui de la coordination territoriale d’appui[4], intervenant en subsidiarité et au bénéfice des personnes âgées et des professionnels, sont réaffirmés », précise le communiqué de la direction de la sécurité sociale. En outre, les outils construits dans le cadre des parcours « Paerpa » au service des professionnels (systèmes d’informations, formations, dossier de liaison d’urgence, document de sortie d’hospitalisation…) « sont confirmés avec une volonté de les rendre plus opérationnels pour les professionnels », indique encore la DSS. Le nouveau cahier des charges prévoit aussi d’ouvrir les formations des professionnels de santé, jusqu’ici réservées aux médecins, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et pharmaciens, à d’autres professionnels et de mettre l’accent sur l’usage des systèmes d’information par les professionnels.
Un « point global de l’ensemble de la démarche »sera fait « dans le courant du second trimestre », signale enfin la direction de la sécurité sociale.
(3) Cahier des charges disponible sur
(4) La coordination territoriale d’appui n’entraîne pas la création d’une nouvelle structure, mais repose sur les systèmes de coordination et d’intégration existant déjà sur le territoire (guichets intégrés MAIA, CLIC, réseaux, filières…). Agissant en subsidiarité, elle n’intervient que sur sollicitation des professionnels, des personnes ou de leurs aidants et soutient les professionnels de proximité tout en veillant à ne pas s’y substituer ni à les démobiliser, explique le cahier des charges.