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L’IAE marquée par des ségrégations professionnelles entre femmes et hommes

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La part de femmes salariées en parcours d’insertion est passée de 64 à 60 % entre 2014 et 2015 au sein des structures adhérentes à la fédération Coorace, selon les derniers résultats de l’observatoire 2015 sur l’égalité femmes-hommes de la fédération(1). « Cette baisse peut s’expliquer par la “neutralité” des mesures de politiques publiques en matière d’emploi, prises notamment en 2015, qui favorise, de fait, l’embauche des hommes », analyse la fédération Coorace. Autre constat : les parcours d’insertion longs concernent majoritairement les femmes. L’observatoire recense ainsi 71 % de femmes dans les parcours de plus de deux ans et 80 % dans ceux de plus de cinq ans. « Cette situation est multifactorielle », selon les auteurs, et « peut notamment s’expliquer par le fait que les parcours d’insertion proposés aux femmes sont majoritairement en secteur dit “non marchand” […] qui offre moins d’opportunités de sorties positives que le secteur dit “marchand” ».

Les chiffres de l’étude mettent par ailleurs en lumière « une ségrégation professionnelle très marquée dans le secteur de l’IAE [insertion par l’activité économique]  » entre les femmes et les hommes, illustrée par leur mise à disposition respective auprès des différents types d’employeurs : ainsi, 53 % des femmes en insertion travaillent auprès de particuliers, contre un quart des hommes, tandis qu’elles sont seulement 9 % à être mises à disposition d’entreprises, contre 38 % de leurs homologues masculins. « Le peu d’accès des femmes au monde de l’entreprise, signifie également une moindre rémunération et des perspectives réduites de sortie vers l’emploi durable », indique l’étude.

Alors que 57 % des répondants « observent que les femmes sont davantage en précarité que les hommes à l’entrée en parcours [d’insertion]  », l’enquête s’est aussi attachée à analyser les freins à l’emploi liés au sexe. Les motifs évoqués pour les femmes « sont souvent extérieurs au travail » : après ceux liés à « la charge des enfants », viennent les problématiques de logement et de manque de confiance en soi et enfin les violences infligées par le conjoint ou l’ex-conjoint. Au titre des freins liés au travail, sont « mentionnés le peu d’emploi local disponible en rapport avec leurs qualifications et le fait que les emplois proposés par l’entreprise conventionnée IAE sont peu ouverts aux femmes ». Si, pour les hommes, les freins à l’emploi sont moins souvent évoqués dans les commentaires des adhérents interrogés, « il ressort cependant des problématiques de santé, liés à des corps “abîmés” par leur activité professionnelle ou par des addictions, et une moindre autonomie dans la recherche d’emploi ». Pour la fédération Coorace, les obstacles à l’emploi, « différenciés et plus nombreux pour les femmes, demandent à être pris en compte dans la construction des parcours d’insertion mais aussi dans les évolutions du cadre juridique de l’IAE, pour ne pas pénaliser les personnes accompagnées en fonction de leur sexe ».

Notes

(1) Enquête menée auprès de 147 entreprises adhérentes Coorace dont 71 % d’AI (qui représentent 56 % des adhérents), 5,5 % d’ETTI (8 % des adhérents), 14 % d’ACI (16 % des adhérents), 3 % d’EI* (4 % des adhérents) et 6.5 % d’organismes de services à la personne (6 % des adhérents). Résultats disponibles sur www.coorace.org.

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