Pour la première fois, la Fédération des entreprises d’insertion publie des données sur les liens qui unissent le champ de l’insertion par l’activité économique (IAE) et celui du handicap. A partir de l’exploitation d’une enquête menée entre la mi-juillet et la mi-septembre 2015 avec Chantier école, Envie, la FNARS, l’APF, l’Unapei et l’UNEA(1), elle livre plus précisément les résultats récoltés auprès de deux catégories de structures, les entreprises d’insertion et les entreprises adaptées, soit plus de 200 répondants au total(2).
Au-delà de leur finalité – l’inclusion par le travail – et de modèles économiques similaires, les entreprises d’insertion et les entreprises adaptées « sont sur le terrain bien plus en interaction que ce que pourrait laisser supposer une réglementation qui les sépare », explique la fédération en préambule. Selon l’étude, 38 % des entreprises d’insertion et entreprises de travail temporaire d’insertion développent des coopérations économiques avec les entreprises adaptées, les structures étant motivées par l’intérêt de développer la complémentarité de leurs compétences (65 %), de « dégager une force collective auprès des partenaires » (49 %), d’accéder à de nouveaux marchés, de réaliser des économies d’échelle, par des achats mutualisés par exemple, ou encore d’innover.
Elles sont 63 % à développer des « coopérations sociales avec les [autres] structures de l’insertion par l’activité économique et [avec celles] du handicap » (secteur adapté ou protégé) et 81 % à accompagner les salariés en insertion vers l’obtention de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Construire des parcours professionnels sécurisés (65 %), répondre aux besoins de publics dont les caractéristiques sont proches (44 %) et pérenniser des postes d’accompagnement socioprofessionnel et d’encadrants techniques (20 %) font partie des arguments avancés par les entreprises d’insertion et les entreprises adaptées engagées dans des partenariats. L’étude cite des exemples de rapprochement, comme la création d’un groupement d’intérêt économique qui permet de mutualiser certaines fonctions – dont des postes d’accompagnement – entre une entreprise d’insertion et une entreprise adaptée, et ainsi de mieux répondre aux problématiques sociales et professionnelles communes rencontrées par les salariés. Ou encore la création d’une entreprise adaptée par une entreprise d’insertion et une société coopérative spécialiste des espaces verts. « Nos modèles sont l’exemple de l’hybridation de l’économique et du social, du privé et du public. Allons au-delà et soyons des creusets d’hybridation de partenariats, de filières, de projets. Nos deux fédérations y travaillent désormais ensemble, pour à la fois accompagner le développement de nos entreprises et augmenter leur impact social sur le territoire », assure Olivier Dupuis, secrétaire général de la Fédération des entreprises d’insertion, dans la présentation de l’étude. « Les collaborations qui existent sur leterrain doivent demain également être renforcées entre nos deux réseaux, considère également Sébastien Citerne, directeur général de l’UNEA. Cette première étude menée conjointement est un beau début et est propice à de plus amples travaux de collaboration qui font sens dans les missions qui nous sont confiées. »
(1) Respectivement la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale, l’Association des paralysés de France, l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis, l’Union nationale des entreprises adaptées.
(2) Ces résultats sont publiés dans un premier numéro des Cahiers de l’observatoire de la Fédération des entreprises d’insertion – « IAE et handicap, cap ou pas cap ? » – Téléchargeable sur