L’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) a récemment rendu publics les premiers résultats de l’enquête « bientraitance » 2015, réalisée auprès des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)(1). Pour mémoire, cette troisième enquête nationale vise à engager les professionnels dans une démarche d’autoévaluation et à réaliser un état des lieux national des pratiques de bientraitance. L’intégralité du rapport d’enquête sera diffusée en mars.
Sur les 4 200 établissements participant à l’enquête, 77 % ont répondu au questionnaire, indique l’ANESM en se réjouissant d’une « participation massive » qui témoigne de l’implication des EHPAD dans la démarche d’autoévaluation. Autre point positif : les structures mettent en œuvre « un accompagnement plus personnalisé des résidents ». Ainsi, 72 % des EHPAD recherchent le consentement du résident lors de son entrée dans la structure, 84 % recueillent les attentes du résident lors de l’évaluation initiale (79 % recueillent les attentes de l’entourage). Sur un autre plan, 93 % suivent mensuellement l’évolution du poids des résidents. En outre, une très grande majorité d’établissements met en place des actions de prévention (par exemple, 97 % d’entre eux pour la prévention des chutes). Par ailleurs, au cours des trois dernières années, 48 % des personnels (en moyenne par EHPAD) ont été formés à la maladie d’Alzheimer, 41 % à la fin de vie, 29 % à la dépression et aux troubles psychiques et 23 % au repérage des risques de la perte d’autonomie.
Plusieurs « points d’amélioration » sont identifiés par l’agence. Rappelant que « les hospitalisations inappropriées aggravent davantage encore la perte d’autonomie », elle souligne que 66 % des résidents hospitalisés l’ont été en urgence. Elle relève également que seulement 28 % des EHPAD recueillent les directives anticipées des résidents. Dans le domaine de la fin de vie, il y a néanmoins du mieux, pointe-t-elle. Tout en s’appuyant « surtout sur un personnel interne formé aux soins palliatifs », « les EHPAD mobilisent davantage les ressources externes pour l’accompagnement de fin de vie ». Ainsi, 82 % des structures font appel à des équipes mobiles de soins palliatifs et 68 % à des réseaux de soins palliatifs ou de santé pluridisciplinaires. Environ deux tiers des structures ont recours à l’hospitalisation à domicile et une sur deux à une équipe mobile de gériatrie.
Près de 1 500 présidents de conseil de vie sociale (CVS) se sont exprimés via un questionnaire distinct. Plus de trois sur quatre considèrent que leur établissement favorise toujours la prévention des situations de maltraitance et près des deux tiers estiment qu’il favorise toujours le maintien de l’autonomie des personnes.
(1) Disponibles sur