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Calais : la défenseure des enfants alerte sur le sort des mineurs étrangers isolés…

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Le 22 février, la défenseure des enfants s’est rendue, à la demande du défenseur des droits Jacques Toubon, sur le campement installé sur la lande calaisienne « pour établir un bilan sur la présence et la situation des enfants sur le bidonville, et le respect de leurs droits fondamentaux ». Un déplacement effectué « à la veille d’une éventuelle évacuation » par les autorités de la partie sud de la « jungle », évacuation qui était toujours, à l’heure où nous bouclions les ASH, suspendue à la décision du tribunal administratif de Lille, saisi par plusieurs associations (voir ce numéro, page 16). Dans un communiqué publié le lendemain, Geneviève Avenard indique qu’elle reste « préoccupée par la situation actuelle des enfants et par l’absence de visibilité concernant leur future prise en charge ».

Le plus jeune aurait 7 ans

Certes, « les familles peuvent être mises à l’abri, soit au centre Jules-Ferry d’hébergement femmes avec enfants, soit au centre d’accueil provisoire », observe la défenseure. Mais le droit à l’éducation de ces enfants est « loin d’être assuré, même s’il est fait état de projets émanant de l’Education nationale », fait-elle remarquer, en saluant « la remarquable initiative associative de “l’école laïque du chemin des Dunes” »qui reste, à l’heure actuelle, le seul accès à la scolarisation.

C’est à propos des enfants non accompagnés que Geneviève Avenard a exprimé la plus vive inquiétude, en indiquant que, « selon le recensement effectué par France terre d’asile, communiqué par la préfecture et le conseil départemental, sur les 326 mineurs isolés étrangers présents à Calais, un quart aurait moins de 15 ans et le plus jeune, livré à lui-même, aurait 7 ans ».

Par ailleurs, une quarantaine d’enfants seraient hébergés au centre Jules-Ferry, mais sans bénéficier « d’une prise en charge spécifique et sécurisée » et l’incertitude plane sur le sort d’une quarantaine d’autres qui auraient été dirigés, selon la préfecture, « dans différents centres d’accueil et d’orientation sans qu’aucune précision n’ait pu être apportée sur leur devenir ». D’après les informations recueillies sur place, « environ 90 mineurs présents dans le camp […] pourraient bénéficier du dispositif de regroupement familial en Grande-Bretagne où se trouverait un de leurs parents proches », poursuit la défenseure, qui invite les services de l’Etat à mettre en œuvre ce projet dans le respect des droits fondamentaux de ces enfants, conformément au droit européen.

Pour un espace de mise à l’abri

Enfin, si des maraudes spécifiques sillonnent le campement afin d’entrer en contact avec les mineurs non accompagnés, « elles ne permettent pas de créer les conditions de confiance favorables à un accompagnement adapté de ces derniers, dépassant le court terme », juge Geneviève Avenard, qui s’est déclarée, devant la presse, « très impressionnée » par sa visite, car « la réalité dépasse ce qu’on pouvait imaginer ».

L’institution du défenseur des droits renouvelle donc, « avec insistance », sa recommandation déjà formulée dans un rapport d’octobre dernier(1) par laquelle elle réclame « l’ouverture immédiate d’un dispositif de mise à l’abri inconditionnelle sur le site à destination des enfants non accompagnés dont le seul projet de vie est actuellement de rejoindre la Grande-Bretagne ». Une demande également formulée par les associations.

Notes

(1) Voir ASH n° 2928 du 9-10-15, p. 10.

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