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Un fil à la patte

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« Des menottes perfectionnées », « un boulet moderne », « des barreaux à la cheville »… Chaque année, 25 000 condamnés enfilent un bracelet électronique – « grosse montre »noire ou grise – pour effectuer leur peine dans le monde libre. A travers son documentaire Enfermés dehors, la réalisatrice Imen Ghouli a voulu montrer que si « l’emprisonnement à domicile » permet d’échapper à l’enfermement entre quatre murs, il n’est pas pour autant facile à vivre. L’un des condamnés les plus connus du grand public, Jérôme Kerviel, en témoigne face à la caméra : « C’est vraiment mieux que les 9 m2 d’une cellule, mais psychologiquement c’est compliqué de se dire qu’on a un fil à la patte tous les jours, qu’on doit respecter les contraintes, ne pas se tromper dans les horaires. Il y a un stress quotidien… C’est plus compliqué que ce que je pensais. » D’autres détenus se disent également stressés par l’autosurveillance de tous les instants. Ainsi, Cindy, mère de famille, parle de « l’angoisse de faire sonner le boîtier » si elle rentre en retard, quand d’autres regrettent que cela leur donne « un goût de liberté sans totalement l’avoir ». Reste que cette solution, outre l’intérêt de libérer des places dans les prisons saturées, permet aux condamnés de s’assumer eux-mêmes, de côtoyer leur famille et surtout d’être « rebranchés sur le circuit économique ». L’enquêtrice est allée visiter le « pôle alarme », qui veille au respect des règles imposées par le bracelet électronique – et notamment l’interdiction d’être dehors après 19 heures. « Certains respectent bien leur mesure, mais d’autres abusent, mentent, ne prennent pas cela au sérieux », indique une surveillante de Fresnes, qui rappelle régulièrement à l’ordre les « placés » d’Ile-de-France.

Tony Ferry, philosophe et conseiller d’insertion et de probation, pointe : « Le placement sous bracelet électronique, qu’il faut porter 24 heures sur 24, c’est comme si l’administration emménageait au domicile du condamné, et même sur son propre corps. » Après la diffusion du documentaire, Aïda Chouk, juge d’application des peines à Bobigny, et Kacem Peyrinet, l’un des témoins du film, seront reçus sur le plateau de l’émission « Le monde en face ».

Enfermés dehors

Imen Ghouali – 52 min – Mardi 23 février à 20 h 40 sur France 5

Culture

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