En octobre dernier, à la faveur de la nomination de la nouvelle présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), Dominique Gillot, le secrétariat d’Etat aux personnes handicapées avait annoncé vouloir améliorer le fonctionnement de cette instance. Le mandat de ses membres avait ainsi été prorogé jusqu’en février 2016 afin de réfléchir à une nouvelle organisation. Depuis, les grandes lignes d’un projet de décret visant à réformer la composition et le fonctionnement du conseil ont été présentées aux associations, qui s’en inquiètent. En particulier, le Comité d’entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d’enfants handicapés, dans un courrier du 8 février adressé au Premier ministre, s’étonne que soit envisagée l’instauration d’un nouveau collège composé de quinze personnalités disposant de voix délibératives. Outre un « critère de qualification exigée [qui] reste à ce stade très flou », les associations ne comprennent pas que « ces personnes isolées et ne représentant qu’elles-mêmes, quel que soit leur parcours, disposent d’une voix délibérative, au même titre que les associations de personnes en situation de handicap, qui, pour certaines d’entre elles, représentent plusieurs dizaines de milliers d’adhérents et élaborent leur position de manière démocratique en associant leurs mandants ». Sans s’opposer à la création d’un collège de personnalités, le comité d’entente souhaite que le nombre de personnes le composant soit réduit et que la voix de ces nouveaux membres soit uniquement consultative.
Par ailleurs, le projet de décret prévoit de porter à quatre le nombre de vice-présidents, contre un seul actuellement. « Pourquoi faire ? », s’interroge Christel Prado, présidente de l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei), qui demande qu’il n’y ait « qu’une seule vice-présidence émanant des représentants des personnes handicapées, élue pour trois ans », contre une année actuellement. « Nous plaidons pour des vice-présidents ayant un vrai pouvoir dans l’animation et l’impulsion des travaux de ce conseil », précise aussi le comité d’entente, qui juge qu’actuellement, le rôle du vice-président n’est pas défini. Plus globalement, il rappelle que le CNCPH « repose en grande partie sur l’engagement bénévole des associations » et qu’il « ne pourra fonctionner que si des moyens supplémentaires sont dégagés et l’équipe du secrétariat général du comité interministériel du handicap étoffée ». Le Comité d’entente espérait voir ce projet de décret mis à l’ordre du jour de la dernière séance plénière de sa mandature, le 19 février.