Plusieurs portefeuilles ministériels concernant le secteur social ont changé de mains dans le cadre du remaniement gouvernemental survenu, le 11 février, à la faveur du départ au Conseil constitutionnel du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius (remplacé par l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault).
Le périmètre des missions de Marisol Touraine est réduit, mais elle conserve les Affaires sociales et la Santé, tandis que Laurence Rossignol, jusqu’alors sa secrétaire d’Etat chargée de la famille et de l’enfance, devient ministre de plein exercice de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes – un rapprochement qui suscite d’ailleurs de nombreuses critiques. Auprès de Marisol Touraine, Ségolène Neuville reste chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion et c’est Pascale Boistard, auparavant secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, qui récupère les dossiers personnes âgées et autonomie.
Parmi les entrants de ce nouveau gouvernement « Valls », Emmanuelle Cosse, désormais ex-patronne des Verts, devient ministre du Logement et de l’Habitat durable. Elle remplace Sylvia Pinel, précédemment ministre du Logement, de l’Egalité des territoires et de la Ruralité. Et c’est un nouveau ministre, Jean-Michel Baylet, chef du Parti radical de gauche (PRG), qui va s’occuper de l’aménagement du territoire et la ruralité, auxquels s’ajoutent les collectivités territoriales ; il se voit adjoindre sur cette mission une secrétaire d’Etat en la personne d’Estelle Grelier, députée socialiste de Seine-Maritime.
Par ailleurs, Annick Girardin, députée (PRG) de Saint-Pierre-et-Miquelon, jusqu’à présent secrétaire d’Etat chargée du développement et de la francophonie, devient ministre de la Fonction publique. Elle succède à Marylise Lebranchu, ex-ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique.
Si Myriam El Khomri reste, pour sa part, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, elle est rejointe par une secrétaire d’Etat chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage, Clotilde Valter. Cette dernière est remplacée auprès du Premier ministre par le sénateur écologiste de l’Essonne Jean-Vincent Placé, qui devient donc secrétaire d’Etat chargé de la réforme de l’Etat et de la simplification.
Deux autres secrétariats d’Etat sont par ailleurs créés auprès du Premier ministre et occupés par deux nouvelles venues aux affaires. Ainsi, Juliette Meadel, porte-parole du PS, est chargée de l’aide aux victimes, un domaine qui dépendait jusqu’alors – sans secrétariat d’Etat – du ministère de la Justice, qui reste dévolu à Jean-Jacques Urvoas. Cette création intervient à la suite des attentats de janvier et de novembre 2015, mais ne sera pas cantonnée aux victimes du terrorisme. Le suivi des accidents graves devrait ainsi entrer dans ses attributions, selon les précisions apportées par Matignon à l’Agence France Presse (AFP).
Seconde nouveauté : Ericka Bareigts, députée socialiste de la Réunion, est nommée secrétaire d’Etat chargée de l’égalité réelle. Elle « aidera le Premier ministre à mettre en œuvre les mesures d’égalité réelle, de décloisonnement et d’ouverture de la société, annoncées par les comités interministériels à l’égalité et à la citoyenneté et le comité interministériel aux ruralités », a indiqué à l’AFP le cabinet de Manuel Valls. Concept – porté récemment par les cercles socialistes – proche de la notion d’équité, et qui vient à la suite d’une « égalité des chances » devenue galvaudée, l’égalité réelle s’oppose à une égalité de principe des citoyens qui ne se retrouve pas dans la réalité, ont encore précisé les services de Matignon.
Quant au ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, toujours dirigé par Patrick Kanner, il est marqué par l’arrivée d’Hélène Geoffroy, députée-maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) au poste de secrétaire d’Etat chargée de la ville.
Pas de changement enfin pour l’économie sociale et solidaire, qui reste sous la tutelle de Martine Pinville, secrétaire d’Etat également chargée du commerce, de l’artisanat et de la consommation, auprès du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron. De même, restent inchangés les portefeuilles des ministres de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, des Outre-mer, George Pau-Langevin, et de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.