Témoignage

« Depuis plus de dix ans, ayant entendu le directeur du cimentier Lafarge parler de “développement durable”, j’ai cherché à approfondir le sujet, en l’adaptant au secteur médico-social. Une première occasion s’est présentée au début des années 2000, avec la réécriture d’une partie de nos projets d’établissements et de services. Mais la réflexion n’était pas assez mûre, et cela n’a pas fonctionné. Le véritable processus d’engagement de l’association a commencé en 2012, avec l’inscription dans le projet associatif d’un nouvel axe sur la responsabilité sociétale, et l’organisation d’un séminaire de direction entièrement consacré au sujet. Au début 2013, pour définir ce qu’est le développement durable à l’Adapei 44, 50 salariés volontaires – que nous avons baptisés “ambassadeurs” – ont amorcé un travail de reformulation, d’appropriation des concepts. Cinq enjeux majeurs ont été retenus : l’environnement, les personnes accompagnées, les ressources humaines, les partenariats et la gouvernance. Un référentiel construit en interne a ensuite permis d’évaluer les pratiques et les résultats dans les 75 établissements et services de l’association. Cette étape a duré environ un an. Parallèlement, l’Adapei a intégré le Comité 21 de la région Pays de la Loire(1). A la fin 2014, un premier rapport de responsabilité sociétale a été diffusé à toutes les parties prenantes (salariés, usagers, familles, partenaires, financeurs). Les pistes d’amélioration ont été structurées sous la forme d’un plan d’actions, avec des objectifs à court (juin 2015), moyen (fin 2016) et à long termes (2020). La mise en œuvre de ce plan d’actions est effective depuis un an. Il s’agit aussi bien de favoriser les achats responsables que de réduire le nombre de temps partiels subis ou de reprendre les outils de la loi 2002-2, en associant véritablement les usagers dans une logique de coproduction. En favorisant le dialogue avec d’autres parties prenantes que les interlocuteurs habituels, le travail autour du développement durable permet de sortir de l’entre-soi. Il oblige aussi à se confronter à des sujets qu’on a tendance à ignorer parce qu’on croit que tout est acquis : la transparence, les relations de travail, etc. Enfin, ma conviction profonde est qu’il y a une vraie convergence entre l’ambition d’une société inclusive, défendue par l’Adapei, et le caractère inclusif de toute démarche de développement durable. »