Copenhague. Lily s’ennuie à la Maison de Sophie. Elle, encore dynamique, coquette, déprime d’être entourée de vieillards abîmés. Sa fille la pousse à participer aux animations, à faire de la peinture, à jouer au bingo. Si Lily est venue s’installer dans cette maison de retraite avec son mari, c’est pour la soulager de sa prise en charge : Max est devenu totalement grabataire depuis son accident vasculaire cérébral. Un jour, la retraitée entend un son de trompette… Cela vient de la chambre d’en face, celle d’un homme âgé surnommé Le Pilote, qui vient de s’installer dans l’établissement. Malgré sa maladie de Parkinson, Le Pilote charme la retraitée avec son accent suédois et ses belles manières. Il peut avoir de longues discussions avec elle, la faire danser, la faire rire, et même lui faire l’amour – toutes ces choses qu’elle ne peut plus faire ou qu’elle n’a jamais faites avec son époux. Le personnel, débordé mais bienveillant, ne s’oppose pas à cette relation, même si elle se passe au vu et au su de Max. C’est la fille du couple qui prend le plus mal la situation. Pour Lily, ce nouvel amour est déroutant, intense – « C’est comme si je n’avais rien vécu jusqu’à présent », confie-t-elle à son amant. Ces sentiments vont la conduire à prendre beaucoup de risques.
Le cinéaste danois Michael Noer a fait ici appel à Ghita Norby et à Sven Wollter, deux comédiens vedettes de son pays, qu’il a mêlés à de véritables résidents et membres du personnel d’un EHPAD de Copenhague. Avec La chambre d’en face, il a écrit et mis en scène un film très personnel, en hommage à sa grand-mère de 90 ans qui vit en maison de retraite. Selon lui, son film « évoque le refus de mourir et l’opportunité de savoir saisir l’amour quand il se présente à vous ». Même s’il aborde en filigrane les troubles de la mémoire et la mort, son troisième long-métrage n’est pas un film triste, c’est une œuvre pleine d’énergie dont l’intrigue fait preuve de subtils rebondissements.
La chambre d’en face
Michael Noer – 1 h 33
En salles le 17 février