« Installé dans les anciens locaux de la Gestapo lyonnaise, le Centre d’histoire de la résistance et de la déportation est devenu un outil de compréhension du monde contemporainè », explique Isabelle Doré-Rivé, sa directrice. En écho avec l’actualité, alors qu’elle était depuis de longs mois en préparation, la nouvelle exposition présentée dans cet espace montre différentes représentations du migrant extra-européen à travers l’art contemporain. Onze artistes, dont un grand nombre de photographes, présentent une quarantaine d’œuvres. « Les champs qu’ils explorent, les parcours qu’ils soulignent, livrent la chronique sensible – parfois métaphorique – de l’un des faits majeurs de ces trente dernières années », précise Isabelle Doré-Rivé. Elle a choisi d’intituler cet accrochage Rêver d’un autre monde, « car le rêve d’une vie meilleure accompagne le migrant poussé à l’exil » et parce que « ce rêve d’un autre monde est aussi un puissant moteur pour les artistes ». On y trouve de nombreuses œuvres empruntées aux collections du Musée de l’histoire de l’immigration de Paris : les images de Bruno Serralongue, Maureen Ragoucy, Mathieu Pernot ou Karim Kal, mais aussi les vidéos de Patrick Zachmann mêlant récit personnel et enquête. Ces créations ont été choisies pour les récits qu’elles livrent sur le départ, la traversée, la frontière, mais aussi sur les aidants et les manifestations de soutien de la société civile. A l’entrée du musée, l’œuvre monumentale de Barthélémy Toguo, Road to exile, représente une barque en bois remplie de baluchons multicolores et « voguant » sur des vagues constituées de bouteilles en plastique. Chaque photographie ou installation est accompagnée de l’interview audiovisuelle de l’artiste qui l’a conçue, interrogé sur sa démarche.
Rêver d’un autre monde
Jusqu’au 29 mai, au Centre d’histoire de la résistance et de la déportation – 14, av. Berthelot, 69007 Lyon – Ouvert du mercredi au dimanche –