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Une Chinoise à Paris

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Lin Aiyu a la quarantaine et une fille de 14 ans. Matin et soir, elle prend soin d’un vieil homme grabataire qui l’héberge. La journée, elle arpente les rues du quartier de Belleville à la recherche de clients – 50 € la fellation avec préservatif. Lin Aiyu a vécu une première vie en Chine. Mariée, elle était comptable dans une grande usine d’Etat. Quand celle-ci a fermé, laissant le couple au chômage, le mari les a abandonnées. La France devait être son nouveau départ. Arrivée à Paris, Lin, comme beaucoup d’autres femmes du Dongbei, a commencé en tant que nounou – corvéable à merci pour un salaire de misère – dans une famille originaire du sud de la Chine. Elle a finalement choisi de se prostituer. Sur le trottoir, elle s’est liée d’amitié avec d’autres femmes au parcours similaire. Un jour, un voisin poursuivi par des créanciers retors vient se cacher dans l’appartement. Lin Aiyu, qui a reçu une ordonnance de quitter le territoire français, voit en lui le sauveur qui pourrait l’épouser pour qu’elle soit régularisée.

Le réalisateur de La marcheuse, Naël Marandin, a vécu plusieurs années en Chine. De retour en France, il a voulu garder un lien avec ce pays en s’installant à Belleville et en travaillant avec des associations chinoises du quartier. Depuis sept ans, il est volontaire au « Lotus bus » de Médecins du monde, qui travaille auprès des femmes asiatiques qui se prostituent – elles seraient environ 1 300 à Paris, dont 500 à Belleville. Ces femmes ont quitté leur pays de plein gré, à la recherche d’une vie meilleure. Sans proxénète ni mafia à leurs trousses, elles ont néanmoins d’importantes dettes à rembourser. Elles « survivent » à Paris, victimes de la violence de la rue, du mépris de leurs compatriotes et des riverains et aussi de la répression policière. Ces femmes ont raconté au réalisateur et à son actrice principale leur quotidien et enseigné leur argot. « On me dit souvent que le film est sombre, constate Naël Marandin. Mais la réalité que je vois autour de moi est bien plus dure. J’espère que les spectateurs sortiront de la salle avec un sentiment de révolte. »

La marcheuse

Naël Marandin – 1 h 20 – En salles le 3 février

Culture

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