La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a remis sa démission au président de la République, a annoncé l’Elysée le 27 janvier. François Hollande et la ministre de la Justice sont convenus « de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s’ouvre à l’Assemblée nationale, aujourd’hui, en commission des lois », indique un communiqué des services du chef de l’Etat. La position de Christiane Taubira était, en effet, devenue difficilement tenable : elle était censée porter, en tant que garde des Sceaux, la réforme constitutionnelle de déchéance de la nationalité(1), alors même qu’elle n’avait pas caché son opposition à ce projet. Un dilemme qu’elle a résumé par ces mots sur son compte Twitter : « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit. »
François Hollande a, pour sa part, « exprimé à Christiane Taubira sa reconnaissance pour son action », précise encore le communiqué de l’Elysée. « Elle aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la justice et joué un rôle majeur dans l’adoption du mariage pour tous. ». Pour lui succéder, le président de la République a nommé Jean-Jacques Urvoas, député (PS) du Finistère et actuel président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, qui « portera, aux côtés du Premier ministre, la révision constitutionnelle et préparera le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé et la réforme de la procédure pénale ». Ce juriste spécialiste des questions de sécurité sera lui-même remplacé par le député (PS) de Loire-Atlantique Dominique Raimbourg, qui a également été nommé rapporteur du projet de loi de révision constitutionnelle.