Nicolas Gaillard a un physique banal et un nom dont on ne se souvient pas. Cela ne l’agace plus depuis longtemps : travailleur social, il a l’habitude du peu de reconnaissance ! Au début de son one-man show La magie du travail social (également qualifiée de « conférence gesticulée »), qui est un outil d’éducation populaire proposé pour des (dé)formations, Nicolas Gaillard débarque sur la scène en fanfare, dansant sur du Jamiroquai… Puis s’arrête vite dans son élan. L’histoire qu’il a à raconter n’est pas si joyeuse. Educateur spécialisé pendant douze ans, il nous conte durant 1 h 30 ce qui lui a donné envie de faire ce métier, ce qu’il a vu et appris, et pourquoi il a fini par le quitter. Qui se cache derrière le travailleur social, ce « technicien de la relation », suspecté d’être un agent de la paix sociale, qui écoute la souffrance à défaut de pouvoir la résoudre ?, interroge le comédien-formateur. Il nous le montre à travers différentes vignettes tirées de son expérience en centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Celui qui croyait pouvoir éteindre « le feu de la misère » se retrouve à manquer d’outils pour y parvenir. Très vite, ce fils d’éducateurs se met à regretter de ne pouvoir appliquer sur le terrain ce qu’il a appris à l’institut de travail social. En prenant comme point de départ son vécu, c’est finalement une incursion dans l’histoire du travail social et son évolution à travers le temps qu’il propose. Depuis les origines jusqu’à sa rupture avec le métier – « On a passé de bons moments ensemble mais il me faut de l’air », lance Nicolas Gaillard au travail social.
Loin d’une simple critique réductrice, c’est avant tout une démarche d’analyse et de déconstruction, un regard décalé sur le travail social, pour mieux envisager des solutions collectives, que propose ce jeune homme dont, plus jamais, on n’oubliera ni le nom ni la gouaille.
La magie du travail social… ou comment faire disparaître les pauvres (et les inégalités) ?
Nicolas Gaillard – 12 € – A commander sur