Aujourd’hui, les familles monoparentales représentent 22 % des familles et concernent essentiellement des femmes seules. Ces familles sont souvent précaires, isolées car dépourvues de solidarités familiales du fait de l’éclatement géographique des proches. On constate aussi qu’elles sont surreprésentées parmi le public suivi dans le cadre des dispositifs de l’aide sociale à l’enfance. Les actions d’aide à la parentalité et les dispositifs de droit commun ne répondent pas toujours à leurs besoins, notamment en matière de garde d’enfants en cas d’horaires atypiques par exemple. Ces constats ont incité Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat à la famille, à réunir les associations pour trouver des solutions à leurs difficultés. Des concertations au sein du secrétariat d’Etat est née l’idée de créer un réseau d’entraide et de soutien à la parentalité pour les familles monoparentales qui rassemble, pour le moment, sept associations volontaires(1). D’autres pourraient nous rejoindre.
Ce réseau doit permettre de construire des réponses pour aller vers les familles monoparentales les plus isolées, qui, par méconnaissance ou manque de temps, ne font pas appel aux dispositifs de droit commun. Une phase d’expérimentation de six mois est lancée dans cinq départements – Paris, Seine-Saint-Denis, Nièvre, Nord, Loire-Atlantique. Sur chaque territoire, une association pilote de la démarche doit mettre en place, conformément à son identité et ses compétences, des actions en faveur des familles monoparentales, en mobilisant leur environnement social. Elle est aussi chargée de réunir les réseaux associatifs et institutionnels locaux qui interviennent dans le domaine de la parentalité pour mettre en place des initiatives variées : accompagnement scolaire au domicile des familles, parrainage de proximité, soutien à la parentalité, appui de bénévoles pour permettre aux parents de « souffler »… Sur le plan juridique, ce réseau est porté, dans sa phase d’expérimentation, par une fondation abritée par la Fondation pour l’enfance et financé à hauteur de 230 000 € par l’Etat(2).
Nous allons mobiliser les UDAF pour recenser les actions innovantes, et en particulier travailler avec l’union du Nord, pilote du projet dans son département. C’est l’une des seules UDAF de France qui ne gère pas de service, mais qui a une forte implication dans les espaces d’élaboration des politiques départementales. Elle va se servir de ses partenariats avec les autres acteurs associatifs et institutionnels pour identifier les difficultés des familles monoparentales afin d’en faire un axe politique. Nous souhaitons mobiliser nos réseaux pour faire en sorte que cette question existe et soit abordée dans les instances décisionnelles.
Parallèlement, une recherche-action va être lancée et dans ce cadre, dans chaque département pilote, des groupes de parents seront créés pour échanger sur leurs réalités quotidiennes et leurs besoins. Des groupes identiques rassemblant associations et institutions vont être mis en place. Une chargée de mission coordonnera ces travaux au niveau national et complétera la recherche par le recensement de l’ensemble d’autres actions menées en France en direction des familles monoparentales. En juin, à l’issue de la recherche et des expérimentations, chaque association présentera un bilan de son action et le collectif devra proposer à la secrétaire d’Etat des pistes d’actions susceptibles d’être reproduites. Un déploiement de ces initiatives sur tout le territoire national est prévu pour septembre 2016.
(1) Les membres du réseau sont : l’Association de la Fondation étudiante pour la ville (AFEV), la Fédération nationale des centres de santé (FNCS), France parrainages, Grands parrains-Petits filleuls, la Ligue de l’enseignement, Parrains par mille, l’UNAF, le ministère des Affaires sociales, la CNAF et la MSA.
(2) Des organismes privés qui ont manifesté leur intérêt pour ce projet pourront compléter ce financement.