« Les familles à bas revenus et celles dans lesquelles aucun parent n’a d’emploi sont plus présentes dans les villes-centres des grandes aires urbaines, dans le sud de la France, en Corse, dans les départements d’outre-mer (DOM) et dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et des Ardennes », où se concentrent aussi les familles monoparentales. C’est ce que relève notamment l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) dans une étude intitulée « Où vivent les familles en France ? »(1), rendue publique le 19 janvier, en parallèle de son traditionnel bilan démographique, à l’occasion du lancement du recensement de la population 2016.
Dans le département des Bouches-du-Rhône, par exemple, « quatre familles sur dix bénéficiant d’au moins une allocation des caisses d’allocations familiales vivent sous le seuil de bas revenus, contre trois sur dix en moyenne en France », précise l’INSEE, en indiquant que 8 millions de familles avec au moins un enfant mineur vivaient en France en 2012, dont 6,7 millions dans l’espace des grandes aires urbaines (80 %).
« Exception faite du nord de la France, où deux familles avec enfant(s) mineur(s) sur dix sont monoparentales, c’est aussi dans ces communes que la proportion de familles monoparentales au sein des familles avec au moins un enfant mineur est la plus forte. » C’est en effet le cas de plus de trois familles sur dix (31 %), en 2012, dans les villes-centres des grands pôles urbains, contre 22 % en moyenne en France. « En Guadeloupe ou en Martinique, c’est même le cas d’une famille avec enfant(s) mineur(s) sur deux », relève l’INSEE, en expliquant que « ces familles sont souvent localisées là où la part de logements HLM est importante. En effet, quatre familles monoparentales sur dix vivent en logement HLM ».
Par ailleurs, en métropole, ce sont dans les zones urbaines de Paris et de Nice que les ménages vivent le plus souvent dans un logement surpeuplé, « en lien avec l’offre limitée de logements de grande taille et le prix des logements » : c’est le cas de près de quatre familles avec enfant(s) sur dix à Paris et à Nice même (37 %) et d’une famille sur quatre dans leurs banlieues (25 %), contre une famille sur dix en moyenne en France. « Viennent ensuite les villes-centres de l’aire urbaine de Marseille où 26 % de ces familles sont concernées », poursuit l’INSEE, tandis que, « dans les DOM, la part des familles vivant dans des logements surpeuplés est particulièrement forte : notamment, une famille sur deux dans les villes-centres de l’aire urbaine de Cayenne et trois sur dix dans les villes-centres des aires urbaines de Fort-de-France ou Saint-Denis de La Réunion ».
Selon le bilan démographique 2015, au 1er janvier 2016, la France comptait 66,6 millions d’habitants – dont 64,5 millions en métropole et 2,1 millions dans les cinq départements d’outre-mer –, en hausse de 0,4 % de la population en un an, soit 247 000 personnes en plus. Si le nombre de naissances a légèrement diminué par rapport à 2014 (– 19 000), pour s’établir à 80 000 en 2015, c’est surtout la forte progression des décès (+ 41 000) qui retient l’attention : ils ont atteint le nombre de 600 000 en 2015, à un niveau qui « n’avait jamais été aussi élevé depuis l’après-guerre », le solde naturel – différence entre le nombre des naissances et celui des décès – constaté en 2015 étant ainsi « le plus faible depuis 1976 ». Il reste, pour autant, « le principal moteur de la croissance démographique, bien supérieur au solde migratoire », alors que la fécondité française se maintient « à un niveau élevé par rapport aux autres pays européens, même si l’indicateur conjoncturel de fécondité passe sous la barre des deux enfants par femme » (1,96). En revanche, « sous l’effet du surcroît de mortalité enregistré aux âges élevés en 2015, l’espérance de vie à la naissance diminue nettement », pour les deux sexes : « elle s’établit à 85 ans pour les femmes et à 78,9 ans pour les hommes ». Enfin, le nombre de mariages est très légèrement reparti à la baisse en 2015 (239 000), les unions entre personnes de même sexe étant moins nombreuses que l’année précédente (8 000 contre 10 000).
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