L’accompagnement des personnes âgées dépendantes à domicile est souvent étudié dans le cadre de la prise en charge par une structure prestataire, plus rarement lorsqu’il s’agit d’emploi direct – statut d’emploi qui concerne pourtant 63 % des intervenants au domicile des personnes fragilisées – ou du mode mandataire. C’est ce qui a incité la Fédération des particuliers employeurs de France (FEPEM) à mener une enquête auprès de particuliers employeurs âgés et d’auxiliaires de vie portant sur la qualité de l’aide au domicile(1). Les auteurs ont interrogé onze binômes employeur-salarié ainsi que certains aidants. Parmi eux, trois employeurs et deux salariés ont été contactés par l’intermédiaire de deux associations mandataires, les autres personnes interrogées relèvent de l’emploi direct. Malgré ce faible échantillon, la FEPEM, qui naturellement défend l’emploi entre particuliers, met en avant les aspects positifs du mode mandataire, pratiqué par les entreprises comme par le secteur associatif. Ce modèle consiste, pour un service d’aide à domicile, à prendre en charge une partie de la gestion administrative de l’emploi à différents stades – recrutement, rédaction du contrat de travail – ainsi que la gestion d’éventuels conflits.
L’analyse des témoignages des personnes interrogées montre que le mode mandataire est la solution la moins coûteuse, en particulier pour les personnes lourdement dépendantes dont la prise en charge nécessite une présence 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Par ailleurs, les employeurs choisissent eux-mêmes l’auxiliaire de vie, ce qui permet de créer la relation durable de confiance, « gage de qualité » de l’accompagnement. Autre aspect positif, cette formule leur laisse davantage la possibilité de choisir les horaires d’intervention. Au final, le mode mandataire permet aux employeurs de bénéficier des avantages de l’emploi direct – personnel stable qu’ils ont eux-mêmes choisi – et de ceux d’une structure collective – remplacement des salariés absents, gestion administrative.
Pour les professionnels, l’association leur permet « de trouver plus facilement des employeurs et de se voir proposer d’autres contrats de travail quand certains s’arrêtent » et « sécurise donc l’instabilité intrinsèque de l’emploi à domicile entre particuliers » tout en permettant aux salariés de conserver une grande autonomie dans l’organisation de leur emploi du temps. En outre, l’association peut être un précieux relais d’information et d’échanges pour les intervenants à domicile quand bien même aucun lien contractuel ne les unit à la structure.
Plus ou moins importante, la présence des aidants – souvent familiaux – participe « à la relation de confiance et [garantit] une sécurité face aux dérives possibles ». Elle « signifie bien souvent une surveillance, même distante, de la relation d’emploi ». Certains aidants – souvent les enfants – « suivent “de loin” la relation de travail » et peuvent « prendre le relais » de la personne si son état se dégrade. D’autres accompagnent directement la mise en place de l’aide auprès de la personne âgée ou lorsque cette dernière est très dépendante, deviennent « les employeurs officieux du ou des salariés quand la personne âgée prise en charge est dans l’incapacité d’assurer cette fonction ». Dans ce cas, c’est l’aidant qui définit les besoins de la personne aidée et décide des modalités de sa mise en place.
(1) « La qualité de l’aide au domicile des particuliers employeurs âgés » – Disponible sur