Des conteneurs chauffés ont accueilli, le 11 janvier, leurs premiers occupants sur la lande de Calais (Pas-de-Calais), sur un total de 1 500 migrants qui pourraient y être mis à l’abri d’ici à la fin du mois. Ces équipements étaient attendus depuis l’annonce fin août, par le Premier ministre, de la création d’un « campement humanitaire », alors que la justice a demandé à l’Etat, en novembre dernier, de mettre en œuvre des mesures sanitaires d’urgence pour améliorer les conditions de vie des quelque 4 000 migrants actuellement présents dans la jungle(1).
Ce nouveau centre d’accueil provisoire, géré par l’association La Vie active, est composé de 125 conteneurs de 12 places, équipés de radiateurs, de prises électriques et de berceaux pour les nouveau-nés, mais sans douche ni cuisine. Il y a aussi trois « conteneurs de convivialité » où les migrants pourront se retrouver, selon l’AFP. Ces préfabriqués en tôle viennent s’ajouter aux 400 places ouvertes aux femmes et aux enfants au sein du centre de jour Jules-Ferry, à proximité duquel ils ont été installés. Toujours selon l’agence de presse, les personnes peuvent entrer et sortir librement de ce camp, clos par un grillage, à condition de s’identifier avec un code d’accès et en se prêtant à une analyse morphologique de la main, ce dispositif ayant été validé par la Commission nationale de l’informatique et des libertés.
Du côté de Grande-Synthe (Nord), où survivent sur un site inondable, dans des conditions extrêmement précaires, quelque 2 500 personnes majoritairement kurdes – dont près de 200 enfants et plus de 120 femmes –, l’Etat a donné son accord, le 11 janvier, au plan proposé par la municipalité et l’association Médecins sans frontières (MSF) pour aménager un campement de 500 tentes répondant aux normes internationales. Situé à environ 1,5 km du bidonville actuel et financé par la mairie et MSF, ce nouveau camp doit être composé de tentes chauffées de cinq places, de sanitaires en nombre suffisant et de structures en dur pour permettre aux associations humanitaires (MSF mais aussi Médecins du monde) de consulter, selon la mairie de Grande-Synthe. Mais, entre « l’assainissement du terrain, le terrassement, l’installation de l’eau et de l’électricité et le montage des tentes, il faudra compter environ quatre semaines » pour pouvoir disposer de ces équipements.