Etude des conséquences du vieillissement tant sur le plan collectif qu’individuel, la gérontologie est une discipline récente. Mais son histoire peut vite se perdre, faute de trace écrite. C’est pourquoi, à la fin des années 1990, un petit noyau d’intervenants du secteur, désireux d’en conserver la mémoire, avait fondé l’association Matière grise, aujourd’hui dissoute. Celle-ci avait organisé en 2002 et 2003 quatre journées de débat avec des acteurs de la première heure et une douzaine d’entretiens approfondis avec certains d’entre eux. C’est ce matériau inédit, légué par l’association à l’Office aquitain de recherches, d’études, d’information et de liaison sur les problèmes des personnes âgées (Oareil), que ce dernier donne en partage dans deux ouvrages. Dates, lieux, événements, situations locales : les pionniers décrivent avec précision la manière dont ils s’y sont pris pour faire reconnaître la cause de la gérontologie et améliorer la vie des retraités. A cet égard, la ville de Grenoble a joué un rôle exemplaire. A partir de 1965, quand la municipalité a changé de couleur politique avec l’accession à la mairie du socialiste Hubert Dubedout, un groupe de militants particulièrement entreprenants – parmi lesquels Denise Belot, adjointe municipale aux affaires sociales, le docteur Robert Hugonot ou encore Maurice Bonnet, directeur d’une caisse de retraite complémentaire et futur fondateur de l’association Matière grise – ont fait de Grenoble une référence en matière d’action publique en direction des personnes âgées. On venait de toute la France, mais aussi de l’étranger, voir les initiatives développées.
Fragments pour une histoire de la gérontologie
Sous la direction de l’Oareil – Ed. L’Harmattan – 23,50 € (tome 1) et 17,50 € (tome 2)