La deuxième édition du baromètre économique du Réseau national du travail protégé et adapté (Réseau GESAT) montre que, globalement, « la situation financière des ESAT [établissements et services d’aide par le travail] et EA [entreprises adaptées] s’assainit et se solidifie »(1). Sur les 349 directeurs interrogés par l’observatoire l’été dernier (dont 68 % d’ESAT), seulement 11 % indiquent être en déficit (contre 26 % en 2012). Ces résultats positifs ne concernent néanmoins pas toutes les structures. Ainsi, en 2014, le chiffre d’affaires est en hausse pour 60 % des EA mais en baisse pour 25 % des ESAT (contre 19 % en 2012). Parmi les facteurs qui peuvent expliquer cet écart, les auteurs pointent la capacité des EA à embaucher en cas de surcroît d’activité – alors que le nombre d’usagers des ESAT est fixé par les agences régionales de santé – et leur plus grande présence sur les secteurs d’activité porteurs (communication, informatique…).
Le baromètre dresse le profil type du client d’un établissement et service d’aide par le travail ou d’une entreprise adaptée : il s’agit d’une organisation du secteur privé (75 %), de petite taille et proche géographiquement de la structure (85 % des clients sont à proximité immédiate). En 2014, les ESAT et EA ont en moyenne répondu à six appels d’offres privés et en ont remporté près de trois. Le secteur public est très peu présent parmi les donneurs d’ordres, ce qui s’explique notamment par la difficulté, pour le secteur protégé et adapté, de répondre aux appels d’offres publics en raison de leur « formalisme ».
Le type d’activités reste stable par rapport à 2012 : le conditionnement, l’entretien et la création d’espaces verts arrivent en tête, devant la mise sous pli, le mailing, les prestations industrielles ou le nettoyage de locaux ou de véhicules. En moyenne les structures proposent cinq activités différentes (six pour les ESAT et trois pour les EA).
Interrogés sur leurs relations avec les clients, 77 % des gestionnaires estiment que ces derniers comprennent le fonctionnement d’un ESAT ou d’une EA. Ils sont néanmoins nombreux (60 %) à penser qu’ils doivent, comme leurs clients, faire des efforts pour s’adapter aux contraintes de l’autre. La qualité du travail effectué reste, comme en 2012, le motif majeur de recours aux services du secteur protégé et adapté, selon leurs gestionnaires. L’acquisition d’« unités bénéficiaires » – c’est-à-dire le nombre de salariés handicapés auquel correspond le contrat pour le calcul de la contribution visant à répondre à l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés – est, selon eux, la deuxième motivation principale des entreprises pour travailler avec eux.
Dans un second volet, le baromètre présente les résultats de l’enquête portant sur les réponses de 70 entreprises et organismes publics. Ils sont 67 % à souligner la qualité du travail effectué et 49 % le professionnalisme du secteur adapté et protégé. En revanche, plus de 40 % d’entre eux pointent la difficulté à obtenir les attestations d’unités bénéficiaires.
(1) Sur la première édition de ce baromètre, voir ASH n° 2812 du 31-05-13, p. 15.