Avec quelque 5,3 millions de bénéficiaires en 2015, la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) – complémentaire santé gratuite octroyée aux personnes à faibles ressources – remplit assez bien son rôle, selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)(1). En effet, à profil socio-économique et à état de santé équivalents, « comparée à l’absence de couverture, la CMU-C favorise l’accès aux soins », en ayant, sur la dépense présentée au remboursement, « un effet comparable aux autres complémentaires » santé.
Les bénéficiaires de la CMU-C étant, de manière générale, en plus mauvaise santé que les autres assurés, leurs dépenses de santé sont plus élevées. Elles sont ainsi « nettement supérieures (65 %) à celles des personnes sans couverture complémentaire et, dans une moindre mesure (+ 27 %), à celles des personnes bénéficiant d’une complémentaire santé autre que la CMU-C ». Les écarts concernent essentiellement les soins de ville (+ 23 %) et d’hôpital (+ 38 %). Pour ce qui est des consultations spécialisées, la DREES note que « le panier de soins de la CMU-C limite la dépense en optique, pas en dentaire », les frais d’optique étant inférieurs de 66 % pour les bénéficiaires de la CMU-C par rapport aux personnes sans couverture, alors que les dépenses dentaires sont équivalentes à celles des autres assurés.
Au final, « la CMU-C réduit également le risque de renoncement aux soins pour raisons financières, au même titre qu’une couverture complémentaire standard », constate la DREES, avec un taux de renoncement qui se trouve divisé par deux.
(1) « Les effets de la couverture maladie universelle complémentaire sur le recours aux soins » – Etudes et résultats n° 944 – Décembre 2015 – Disp. sur