« Le respect des droits des usagers implique nécessairement une formation adéquate des professionnels de santé sur ce sujet », estime la Conférence nationale de santé (CNS) dans son 8e srapport consacré au droit des usagers, adopté à l’unanimité le 24 novembre. Elle y formule 15 recommandations en prévision de la grande conférence sur la santé du 11 février prochain, qui portera notamment sur la formation des professionnels de santé.
De nombreux professionnels de santé ont intégré l’exercice des droits des usagers dans leur pratique et les initiatives pédagogiques se multiplient au sein des instituts et des organismes de formation sur ce sujet, relève tout d’abord la Conférence nationale de santé. Toutefois, elle note aussi que ces évolutions « favorables et positives » restent « hétérogènes » et « dispersées » et plaide pour « une approche globale, cohérente et renforcée au sein du système de formation des professionnels de santé ». Pour elle, les cursus de formation des professionnels de santé doivent favoriser l’acquisition de compétences relationnelles, communicationnelles et interculturelles à l’égard des usagers(1). Il faudrait également, selon la CNS, développer leur capacité à travailler en équipe, notamment avec les personnels du secteur social et médico-social. En outre, les professionnels de santé doivent être capables de renforcer la capacité d’agir de l’usager et de participer à un processus éducatif en santé, plaide-t-elle. Autres recommandations : impliquer de façon explicite les usagers et leurs représentants dans la formation des professionnels de santé, intégrer les questions d’éthique et renforcer l’approche préventive dans les cursus et les référentiels de formation ou encore promouvoir les pratiques de prise en charge s’appuyant sur des données scientifiques et ayant fait leur preuve.
« Mais l’ambition de ce rapport ne s’arrête pas là », souligne encore l’institution en pointant une « responsabilité collective » des professionnels de santé et des usagers « vis-à-vis de la société et de notre système de santé solidaire ». Pour elle, l’évolution de ce dernier vers des parcours de santé « de qualité » nécessite de généraliser une « véritable relation partenariale » entre les usagers et les professionnels « tant à un niveau individuel que collectif », en particulier lors de la prise en charge ou de l’accompagnement de personnes en situation de vulnérabilité. Enfin, l’ensemble de ces recommandations s’inscrivent en cohérence avec une « charte de la personne dans son parcours personnalisé de santé et des professionnels l’accompagnant » que la CNS prévoit d’adopter « très bientôt ».
(1) Les compétences interculturelles sont entendues comme un ensemble de connaissances, d’attitudes et d’aptitudes permettant au soignant d’interagir avec des patients présentant une culture différente de la sienne dans le cadre d’une relation de qualité.