Recevoir la newsletter

Education civique des plus jeunes, service militaire pour l’emploi… : des propositions pour renforcer les « dispositifs citoyens » de l’armée

Article réservé aux abonnés

Corapporteurs d’une mission d’information sur le bilan et la mise en perspective des dispositifs citoyens du ministère de la Défense, la députée (LR) Marianne Dubois (Loiret) et le député-maire (PS) d’Alençon, Joaquim Pueyo (Orne), ont rendu publics leurs travaux le 9 décembre(1). Partageant la conviction que « l’armée, par son savoir-faire et les valeurs qu’elle incarne, a un rôle à jouer dans l’éducation de la jeunesse », ils déclinent plusieurs propositions pour réorganiser la politique du ministère de la Défense en direction des jeunes.

Un programme de « cadets de la défense » pour les 12-18 ans

Les deux élus proposent notamment de mettre en place un programme de cadets de la défense pour les 12-18 ans. Objectif : l’éducation civique des plus jeunes. « Le but du programme ne serait pas de former de futurs militaires, mais de former plutôt des citoyens actifs en développant chez eux le goût de l’effort, de l’aventure collective et le sens du patriotisme », indiquent les rapporteurs. Il serait articulé autour de plusieurs demi-journées par mois avec un camp d’été allongé de cinq jours à deux ou trois semaines selon l’âge des participants. Marianne Dubois et Joaquim Pueyo suggèrent de structurer le programme autour de trois cycles de deux ans, d’initiation pour les 12-14 ans, d’apprentissage pour les 14-16 ans, et de perfectionnement pour les 16-18 ans. Les deux premiers cycles permettraient d’approfondir les enseignements dispensés dans le cadre scolaire tandis que le troisième cycle, à partir de 16 ans, pourrait proposer une préparation militaire plus poussée. A cette fin, les préparations militaires actuellement dispensées par les armées feraient désormais partie intégrante du programme de cadets et n’existeraient plus indépendamment de ce programme. « Elles permettraient aux jeunes cadets de développer leurs compétences avant un éventuel engagement au sein des forces armées. »

Concrètement, le programme comprendrait à la fois un enseignement civique, une présentation de l’organisation de la défense et un grand nombre d’activités sportives et culturelles. « Il ne s’agit pas de se substituer à l’Education nationale ou aux associations de jeunesse, mais de proposer, dans un cadre militaire, des activités complémentaires qui offrent des expériences inédites », expliquent les rapporteurs. L’ambition serait d’atteindre au moins 100 000 volontaires par an.

Supprimer la «  journée défense et citoyenneté  »

En tout état de cause, les rapporteurs estiment qu’il faudrait supprimer la « journée défense et citoyenneté » – ancienne « journée d’appel de préparation à la défense » –, dont le format actuel « n’est pas satisfaisant ». Pour eux, en effet, « une journée ne peut suffire à elle seule à développer l’esprit civique, sensibiliser aux questions de défense et servir de plate-forme d’orientation pour les jeunes décrocheurs ».

Parallèlement, Marianne Dubois et Joaquim Pueyo souhaitent que « l’enseignement de défense » fasse l’objet d’une épreuve obligatoire, dans le cadre de l’enseignement moral et civique, à tous les examens de fin de parcours scolaire comme c’est déjà le cas pour le brevet des collèges. Ils suggèrent également que les cérémonies de citoyenneté, qui permettent aujourd’hui au maire de remettre sa carte d’électeur au jeune récemment inscrit sur les listes électorales, soient mises en œuvre de façon généralisée afin de solenniser ce moment. « Cela permettrait de clore avec un éclat nouveau le parcours de citoyenneté. »

Un service militaire pour l’emploi

L’armée met aujourd’hui son savoir-faire au service de l’insertion professionnelle de la jeunesse à travers trois dispositifs sur lesquels revient le rapport : le service militaire adapté (SMA), l’Etablissement pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE) et, depuis peu, le service militaire volontaire (SMV).

Le SMA fonctionne depuis 1961 en outre-mer avec de très bons résultats : « Ses 5 600 stagiaires sortent à 77 % vers un emploi de longue durée ou une formation qualifiante. » « Le succès repose sur l’encadrement militaire, la qualité de la formation professionnelle dispensée, le partenariat avec les acteurs locaux et le pilotage unique », indiquent les rapporteurs.

L’EPIDE n’est qu’une transposition partielle du SMA en métropole, effectuée en 2005 après les émeutes urbaines. Il ne s’agit pas d’un encadrement militaire mais d’un encadrement mixte, composé d’enseignants, d’éducateurs sociaux et d’anciens militaires. Les jeunes ne sont pas sous statut militaire et ne reçoivent pas de formation professionnelle sur site. La philosophie du dispositif est cependant sensiblement la même avec des résultats presque équivalents : 51 % de sorties positives. Toutefois, seuls 3 500 volontaires sont accueillis chaque année dans ses 18 centres, là où l’ambition était d’en accueillir 20 000. Le président de la République a décidé d’augmenter sa capacité d’accueil dès 2016, avec 1 000 places supplémentaires et deux nouveaux centres.

Enfin, le SMV a vu le jour en octobre dernier(2). Il s’agit d’une expérimentation pendant deux ans d’un modèle très proche de celui du SMA.

Les rapporteurs proposent que, à terme, le service militaire adapté et le service militaire volontaire fusionnent dans un service militaire pour l’emploi, doté d’un pilote unique. Le cas échéant, « une coordination devra être assurée avec l’EPIDE pour partager les plateaux techniques de formation et irriguer l’intégralité du territoire national ».

Notes

(1) Rap. A.N. n° 3322, Dubois-Pueyo, décembre 2015, disp. sur www.assemblee-nationale.fr.

(2) Voir ASH n° 2923 du 4-09-15, p. 47.

Côté cour

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur