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Des recommandations pour adapter l’éducation thérapeutique aux besoins des personnes vulnérables

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L’éducation thérapeutique du patient (ETP), « qui vise à développer les capacités d’auto-soins et d’adaptation à la maladie » peut-elle réduire les inégalités sociales de santé ? Dans un avis récemment rendu public(1), le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) estime qu’« elle est légitime à y prétendre », mais qu’« il est plus probable que le système actuel tende plutôt à creuser les écarts qu’à les réduire ».

Depuis la loi « hôpital, santé, patients et territoires » – dite « HPST » – du 21 juillet 2009, qui a donné un cadre juridique précis à l’éducation thérapeutique(2), 3 950 programmes d’ETP ont été autorisés par les agences régionales de santé (ARS). En 2014, ces dernières y ont consacré une enveloppe de près de 79,5 millions d’euros. Mais, regrette le Haut Conseil, « les conditions d’autorisation, peu adaptées au fonctionnement des professionnels de ville, ont découragé un certain nombre d’initiatives » et « un grand nombre de programmes mis en place ont en fait régularisé des activités existantes, avec une offre d’ETP aujourd’hui principalement hospitalière ». Ainsi, seuls 3,3 % et 3,9 % des programmes sont, respectivement, portés par des réseaux de santé ou assurés en ville (notamment par des centres de santé). Autres critiques : l’inadaptation des niveaux et des modalités de financement (tarification à l’activité, en particulier), l’incapacité à prendre en compte les ancrages culturels des croyances et des comportements de santé, le manque de visibilité et de lisibilité tant pour l’usager que pour le professionnel…

Entre autres recommandations, le Haut Conseil plaide en particulier pour une meilleure prise en compte des inégalités sociales de santé, afin de développer l’accès à l’ETP pour les publics les « moins favorisés ». Pour lui, il est ainsi « hautement souhaitable » de déployer une offre « réelle » en ville et d’assurer une meilleure accessibilité géographique via des bons de transport, des équipes mobiles, des réseaux de proximité… Il appelle les ARS à veiller à l’inclusion de la dimension « inégalités sociales de santé » lors de l’autorisation des programmes d’ETP. Les équipes d’éducation thérapeutique doivent, quant à elles, adapter les contenus des séances aux besoins des populations vulnérables (proposer des documents d’information simples, utiliser des supports imagés, intégrer des médiateurs de santé…). « Face au défi que constituent les maladies chroniques dans notre pays, l’Etat doit être porteur d’une coordination sur ce sujet avec les trois régimes d’assurance maladie pour favoriser l’accès à l’ETP et construire une offre diversifiée, visible et complémentaire », recommande par ailleurs le Haut Conseil. Autres suggestions : repenser les obligations de formation des professionnels de l’ETP, assouplir le régime des autorisations et les modalités de financement, définir une démarche de qualité de type certification ou encore développer la recherche.

Notes

(1) Disponible sur www.hcsp.fr.

(2) Voir ASH n° 2634 du 27-11-09, p. 49 et n° 2670 du 20-08-10, p. 12.

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