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Prévention de la radicalisation : les préfets incités à mobiliser les acteurs de la politique de la ville

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Dans la continuité des annonces faites lors du comité interministériel égalité et citoyenneté (CIEC) du 26 octobre(1), le ministre de l’Intérieur et son homologue de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, s’adressent aux préfets dans une circulaire pour les inciter à mobiliser les acteurs et les dispositifs de la politique de la ville afin de mieux prévenir le phénomène de radicalisation.

Bernard Cazeneuve et Patrick Kanner leur demandent notamment d’associer les communes et les intercommunalités aux cellules territoriales de suivi, mises en place dans le cadre du plan de lutte contre la radicalisation violente et les filières terroristes(2). Elles sont en effet aujourd’hui peu impliquées « alors qu’elles ont vocation à jouer un rôle majeur dans le repérage et la prise en charge des jeunes en voie de radicalisation et leurs familles », soulignent-ils. Les contrats de ville sont aussi l’occasion de sensibiliser les collectivités locales au problème de la radicalisation, de permettre de structurer une action locale de repérage et de construire des actions préventives, indiquent les ministres.

Comme prévu par le CIEC, les représentants de l’Etat sont par ailleurs invités à associer les délégués du préfet à la réponse préventive organisée, en matière de radicalisation, dans les quartiers de la politique de la ville. « Concrètement, [les délégués] ont vocation à assurer un rôle d’interface », sous l’autorité des préfets, « entre le niveau local et [la] cellule de suivi départementale, à laquelle il est souhaitable qu’ils soient invités, dès lors que les situations examinées concernent leur territoire ». Ils pourront également assurer un rôle d’appui auprès des acteurs locaux, par exemple en sensibilisant les conseils citoyens à cette question ou en organisant, si le contexte local s’y prête, des rencontres associatives sur le sujet. En lien avec les communes, ils pourront aussi « participer à identifier des acteurs de terrain, tel un service relevant d’une collectivité locale ou une association, en capacité de porter des messages républicains et d’intervenir auprès des personnes concernées par la radicalisation », indique la circulaire.

Les ministres demandent encore aux préfets de veiller à conforter les actions préventives dans les champs de la citoyenneté, de la réussite éducative et de la médiation sociale. « Vous pourrez vous appuyer sur les réseaux locaux de la politique de la ville et les différents acteurs intervenant au contact des jeunes et des familles (animateurs, éducateurs sportifs, médiateurs, etc.) », leur indiquent-ils. Bernard Cazeneuve et Patrick Kanner les appellent également à promouvoir les actions qui leur semblent utiles pour, plus spécifiquement, prévenir la radicalisation. A cet égard, « toutes les actions qui visent à inscrire les jeunes dans les dispositifs d’insertion et de professionnalisation ou dans le service civique sont de nature à prévenir les dérives radicales quelles qu’elles soient ».

Les préfets sont aussi invités à s’appuyer sur les programmes de réussite éducative ou les dispositifs de médiation sociale financés par l’Etat, comme les adultes-relais. Ou bien encore à faire appel aux associations. « Vous soutiendrez les initiatives visant à mieux faire connaître le phénomène » de radicalisation, indique ainsi la circulaire. En outre, les ministres souhaitent que, comme le CIEC l’a prévu, les représentants de l’Etat mettent en place un accompagnement renforcé pour les associations qui seraient confrontées à des difficultés liées à la radicalisation de certains de leurs dirigeants, professionnels et/ou adhérents.

Plus généralement, « afin d’éviter le basculement de jeunes dans la radicalisation », les préfets devront veiller à ce que les acteurs locaux soient sensibilisés à la détection et au signalement des situations qui s’y apparentent. Ils pourront à cette fin s’appuyer sur les indicateurs de basculement dans la radicalisation établis par le secrétariat général du comité interministériel de prévention de la délinquance(3).

Notes

(1) Voir ASH n° 2931 du 30-10-15, p. 5.

(2) Voir ASH n° 2862 du 30-05-14, p. 39.

(3) Disp. sur www.interieur.gouv.fr/SGCIPD, rubrique « Prévenir la radicalisation ».

[Circulaire du 2 décembre 2015, NOR : INT/K/15/20203/J]

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