Douze jours après les attaques terroristes en France, les députés européens ont adopté, le 25 novembre, une résolution d’actualité, rédigée par la Française Rachida Dati (LR), réclamant davantage de coordination entre les Etats membres de l’Union européenne pour lutter contre la radicalisation et le recrutement de citoyens européens par des organisations terroristes(1). S’ils appellent de leurs vœux, notamment, la création d’une liste noire européenne des djihadistes, le retrait de leur passeport et le gel de leurs avoirs, ainsi que la mise sous contrôle judiciaire ou la rétention administrative des combattants étrangers de retour en Europe, ils soulignent toutefois l’importance de combiner les programmes de déradicalisation avec des mesures telles que la mise en place de partenariats avec les représentants communautaires ainsi que l’investissement dans les projets sociaux et de quartier destinés à mettre fin à la marginalisation économique et géographique.
Les eurodéputés suggèrent également de séparer, dans les prisons, les détenus radicalisés des autres détenus dans le but de contenir la propagation de la radicalisation et de l’extrémisme violent. Une proposition déjà expérimentée en France, et sur laquelle la contrôleure des lieux de privation de liberté a émis plusieurs réserves en juin dernier(2). Le Parlement européen signale toutefois que cette séparation doit faire l’objet d’une analyse au cas par cas et qu’il convient, en parallèle, de lutter contre la surpopulation carcérale. La résolution encourage aussi « la mise en place de programmes pédagogiques dotés de financements adéquats au sein des prisons européennes, afin de favoriser l’esprit critique, la tolérance religieuse et la réintégration des détenus dans la société ainsi que d’offrir une aide spéciale aux détenus qui sont jeunes, vulnérables et plus susceptibles de se radicaliser ».
(1) Résolution disponible sur