La plupart des parcours de vie précoces des enfants concernés par l’adoption internationale sont marqués par des traumatismes. D’autres épreuves sont ensuite liées aux conditions même de la rencontre entre l’enfant adopté et ses parents, « étape fondatrice mais difficile de la relation en devenir parents-enfant », dont Thomas Cascales, psychologue-psychanalyste, et Marie-Blanche Lacroix, pédopsychiatre, détaillent les spécificités selon les pays d’origine. Pour anticiper ces difficultés et favoriser « la création heureuse » des liens d’attachement, il existe des formules d’accompagnement spécialisé. Il en est ainsi de la consultation d’orientation et de conseil à l’adoption de Toulouse (COCA Midi-Pyrénées), à laquelle participent les auteurs, dont les analyses sont enrichies par celles de quatre autres cliniciens. Dans cette COCA, plusieurs temps sont proposés aux personnes engagées dans un projet d’adoption. Une consultation de préadoption a pour objectif d’envisager avec les postulants les pathologies et « particularités » dont l’enfant pourrait être porteur, ainsi que les comportements potentiellement déstabilisants que l’intéressé est susceptible de manifester lors des premiers contacts. Les parents ont la possibilité de revenir avec l’enfant dans les deux mois après son arrivée. Il s’agit de dépister les éventuels troubles somatiques et/ou psychiques de ce dernier, et d’accompagner au mieux « l’accordage familial ». En cas de besoin, des consultations avec les psychologues de la COCA peuvent ensuite être mises en place « pour répondre à l’angoisse des parents et à la désorganisation psychique et comportementale de l’enfant ».
Les premiers liens dans l’adoption internationale.
Les besoins particuliers de l’enfant et des parents
Thomas Cascales et Marie-Blanche Lacroix – Ed. érès – 23 €