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« Inscrire l’intervention sociale dans le cadre du développement durable »

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Le 1er décembre, en marge de la COP 21, s’est tenu un séminaire intitulé « Travail social, changement climatique et gestion des risques » organisé par plusieurs acteurs représentant la formation et la recherche en travail social(1). L’objectif était de montrer le rôle et les apports du travail social dans le développement durable, explique Robert Bergougnan, directeur d’un établissement de formation et membre de l’Unaforis (Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale).
Pourquoi cette journée ?

Nous avons été sollicités par Lena Dominelli, chercheuse et représentante de l’International Association of Schools of Social Work, dont l’Unaforis est membre. Cette association organise chaque année des rencontres dans le pays accueillant la COP, afin de promouvoir les apports du travail social à la lutte contre le changement climatique. Elle promeut une définition internationale du travail social axée sur l’objectif de favoriser le changement et le développement social, la cohésion sociale, le pouvoir d’agir et la libération des personnes. Etayée par la recherche, cette définition encourage les personnes et les structures à relever les défis de la vie et à agir pour améliorer le bien-être de tous. Aujourd’hui, le travail social est pris dans la mondialisation et doit tenir compte d’un ensemble de questions : crises économiques, risques naturels, conflits armés, migrations…

Quel rapport entre changement climatique et travail social ?

Les catastrophes naturelles qui se multiplient dans le monde et en France ont un effet très violent sur les populations fragiles. Elles appellent à des transformations des pratiques pour dépasser la prise en charge dans l’urgence. L’action des travailleurs sociaux doit favoriser la prise de conscience du risque et le renforcement des capacités d’agir des personnes les plus exposées. Plus globalement, ils doivent inscrire leur intervention dans le cadre du développement durable, qui, au-delà des aspects écologiques et économiques, est composé d’un volet « social » dans lequel le travail social a toute sa place(2).

Comment faire ?

Des expériences à l’étranger montrent que les travailleurs sociaux peuvent s’impliquer dans le développement de réponses novatrices pour venir en aide aux individus touchés par une catastrophe naturelle en mobilisant des services, mais également par des démarches de travail social collectif, d’accompagnement psychologique, d’aide psychosociale ou des conseils pratiques. En France, trop souvent, les professionnels visent seulement l’accès aux prestations et peinent à accompagner les personnes vers une meilleure gestion de leur environnement de vie. Or, aujourd’hui, la réduction des moyens disponibles les conduit à se mobiliser sous la forme de développement social et d’actions collectives. Mais une question reste peu abordée : quel développement voulons-nous promouvoir ? La parole revendicative et corporatiste des travailleurs sociaux français se focalise sur un modèle fondé sur la croissance, ce qui masque les engagements et les actions de certains pour conduire un accompagnement qui se veut plus respectueux de l’environnement et de la personne fragile. Aujourd’hui, le travailleur social ne peut pas juste accompagner les politiques publiques sans s’interroger sur le mode de développement auquel elles sont liées !

Que proposez-vous ?

Nous voulons sensibiliser les professionnels à la définition du travail social international et sommes favorables à son inscription dans le code de l’action sociale(3). Pour cela, il est nécessaire de créer une dynamique plus unifiée entre les trois acteurs que sont le monde de la recherche, les organisations de professionnels et les instituts de formation afin de mener des travaux visant à promouvoir des actions qui s’inscrivent dans le développement durable. Dans l’immédiat, nous envisageons la création de manuels rassemblant des contributions internationales existantes sur ces questions. Un autre monde est possible, et les travailleurs sociaux peuvent contribuer à cette évolution !

Notes

(1) L’Unaforis, l’Association française pour la promotion de la recherche en travail social, l’Association des chercheurs des organismes de la formation et de l’intervention sociale, le Conservatoire national des arts et métiers, l’International Association of Schools of Social Work, l’European Association of Schools of Social Work et l’Université de Durham (Royaume-Uni).

(2) Voir notre « Décryptage » sur sur le développement durable dans le travail social, ASH n° 2654 du 9-04-10, p. 26.

(3) Comme le propose le rapport « Bourguignon » – Voir ASH n° 2923 du 4-09-15, p. 5.

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