En 2014, environ 6 600 personnes ont découvert leur séropositivité – un nombre relativement stable depuis 2007 –, dont près de 2 800 sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) (42 %). Comme chaque année, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a dévoilé les dernières données épidémiologiques de l’infection VIH-sida(1). De son côté, la ministre de la Santé a annoncé de nouvelles mesures de prévention et de dépistage.
Les hommes homosexuels constituent le seul groupe de population pour lequel le nombre de diagnostics d’infection à VIH est en augmentation constante depuis dix ans, souligne l’InVS. L’autre groupe le plus touché reste celui des hétérosexuels nés à l’étranger (39 % des découvertes de séropositivité), suivi par les hétérosexuels nés en France (17 %) et les usagers de drogue (1 %). Chez les HSH, le nombre annuel de contaminations par le VIH (estimé autour de 3 800) est supérieur à celui des découvertes de séropositivité, signe d’un recours au dépistage « insuffisant », regrette l’InVS tout en jugeant « indispensable de mobiliser l’ensemble des outils de prévention pour cette population ». Une préconisation d’ores et déjà entendue par Marisol Touraine qui a récemment annoncé que le Truvada, en tant que traitement préventif pour les personnes séronégatives très exposées au risque de contamination par le VIH, sera pris en charge à 100 % au début de l’année 2016. Il « sera délivré de façon encadrée à l’hôpital et dans les centres de dépistage », ont précisé ses services dans un communiqué du 30 novembre.
Par ailleurs, l’activité globale de dépistage du VIH est restée stable entre 2011 et 2014 avec 5,3 millions de sérologies réalisées l’an passé, constate l’InVS en rappelant que la stratégie de dépistage est en cours de réévaluation par la Haute Autorité de santé. De leur côté, les pouvoirs publics lancent une nouvelle campagne nationale de communication visant à « banaliser le dépistage » pour en « faire un réflexe de santé, tout au long de la vie, pour tout le monde et en particulier pour les personnes les plus exposées ». Enfin, l’InVS relève que le nombre de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD), réalisés en milieu associatif, reste marginal. Sur les 61 600 TROD réalisés en 2014, 30 % ont concerné des HSH, 28 % des migrants et 36 % des personnes n’appartenant pas aux populations les plus exposées. Plus de 500 se sont révélés positifs, essentiellement chez les HSH et les migrants.
(1) Point épidémiologique du 23 novembre 2015 et BEH n° 40-41 du 1er décembre 2015, disponible sur