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Après les attentats, Ségolène Neuville à l’écoute des étudiants en travail social

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« Vous êtes des acteurs essentiels de la cohésion sociale. » Comme elle l’avait déjà fait au début de l’année à l’ETSUP (Ecole supérieure du travail social), après les attaques terroristes de janvier, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, est venue rencontrer, le 24 novembre, des étudiants et formateurs de l’Institut régional du travail social (IRTS) de Paris-Ile-de-France, avenue Parmentier dans le Xe arrondissement, à quelques pas des rues où ont eu lieu certains des attentats meurtriers du 13 novembre.

Dans ces « circonstances particulières », Ségolène Neuville a longuement évoqué, avec une trentaine de participants à cette rencontre, les difficultés auxquelles ils sont confrontés et les missions qui sont les leurs au regard de tels événements. Car « on ne fait pas ces métiers par hasard, a-t-elle assuré, mais par militantisme parce que toute sa vie, on va s’investir auprès des autres en défendant l’autonomie, l’émancipation des personnes » en difficulté. Du fait de leur métier ou des stages qu’ils effectuent sur le terrain, les travailleurs sociaux se posent en effet, « avec plus d’acuité que d’autres professionnels », des questions liées à la « radicalisation » ou à la laïcité, a poursuivi la secrétaire d’Etat, en ajoutant que « cette réflexion doit être collective ».

Un avis partagé par le directeur général de l’IRTS, Manuel Pélissié, pour qui « ces événements peuvent faire perdre du sens [au travail social] ou au contraire en donner à condition de s’interroger et se réinterroger en gérant ses émotions pour avoir une réflexion tous ensemble ». C’est donc l’exercice auquel se sont livrés les étudiants, invités à « s’exprimer librement » par Ségolène Neuville. Au fil de leurs interventions, ces futurs assistants sociaux, éducateurs spécialisés, iades médico-psychologiques, conseillers en économie sociale et familiale, techniciens de l’intervention sociale et familiale ou diplômés du Cafdes ont jeté pêle-mêle leurs réflexions, quitte à s’éloigner parfois d’une stricte posture professionnelle. Ils ont ainsi témoigné d’un « traitement médiatique anxiogène », y compris pour les personnes accompagnées, esquissé une mosaïque de doutes face aux évolutions de la société et, en particulier, « à la place des religions et au repli communautaire », ou encore pointé des failles dans leur formation, en demandant à être « mieux armés pour repérer les dérives » et « contrer les idéologies bien structurées ».

Ils ont rappelé que, « avec les familles accompagnées au quotidien, qui sont d’origines et de religions différentes, il est nécessaire d’afficher une laïcité républicaine ». Ils se sont inquiétés de la fermeture de services de prévention spécialisée, et ont réaffirmé que « c’est dès l’école qu’il faut repérer les ados qui “divaguent”, qui sont en perte de repères, harcelés ou en échec scolaire ». « Il ne faut pas oublier que nous sommes des accompagnants, des aidants, et que la personne en face de nous a des difficultés, qu’on doit s’adapter, en conservant la neutralité nécessaire pour laisser la personne s’exprimer », ont-ils conclu.

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