Nombre d’organisations du secteur social et médico-social – l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), l’Association nationale des assistants de service social, le Secours populaire, l’Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées, la Fédération des APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés), la FNATH (Association des accidentés de la vie), l’Agefiph, le Coorace…, ainsi que les syndicats de salariés et les organisations patronales – ont exprimé leur émotion et leur solidarité avec les victimes des attaques terroristes qui ont frappé la France, le 13 novembre. Face à ces actes de barbarie qui ont fait 129 morts et plus de 350 blessés, les appels à l’unité se sont multipliés. « La cohésion sociale et l’unité sont notre force », a défendu l’Uniopss dans un court communiqué, ajoutant que « notre responsabilité est de réduire toutes nos fractures, d’empêcher les risques de dérive, de prendre conscience que seuls la réappropriation et le respect de nos valeurs sont en mesure de lutter contre les agressions que nous subissons au sein même de notre territoire ». La France est une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale », a quant à lui rappelé l’Observatoire de la laïcité, dénonçant les attaques contre « notre pacte républicain » et réaffirmant « la nécessité pour la République d’être ferme et intransigeante sur ses valeurs fondamentales et sur ses principes de laïcité », ce qui suppose « sang-froid et unité ».
La FNARS a lancé, le 16 septembre, « un appel à la solidarité, à l’unité et à la fraternité contre le fanatisme et l’intolérance », tout en mettant en garde contre le « risque de surenchère sécuritaire et de stigmatisation visant telle ou telle communauté, qui serait contraire aux valeurs républicaines du “vivre ensemble” et qui fondent l’action de nos associations ». Et la fédération d’espérer « que ces événements terribles n’affaiblissent pas les politiques de solidarité à l’égard des plus démunis que nous accompagnons quotidiennement, notamment les personnes migrantes ou réfugiées qui sollicitent l’accueil et la protection de la France ». « Face aux épreuves, notre pays ne doit pas se replier sur lui-même », fait-elle valoir. Après ces attentats « d’une rare cruauté et inhumanité », l’Union nationale des missions locales (UNML) juge que, « malgré l’état d’urgence, il est nécessaire de poursuivre normalement l’activité des missions locales en matière d’accueil et d’accompagnement des jeunes, tout en prenant les mesures qui paraissent nécessaires pour assurer la continuité de la sécurité des professionnels et des jeunes, en prévention de risques possibles ».
Outre sa solidarité, le Syndicat de la magistrature a aussi exprimé ses inquiétudes devant « le discours martial repris par l’exécutif et sa déclinaison juridique dans l’état d’urgence, décrété sur la base de la loi du 3 avril 1955 ». En effet, « l’état d’urgence modifie dangereusement la nature et l’étendue des pouvoirs de police des autorités administratives », dénonce l’organisation de magistrats, en assurant que « des interdictions et des restrictions aux libertés individuelles et collectives habituellement encadrées, examinées et justifiées une à une deviennent possibles par principe, sans autre motivation que celle, générale, de l’état d’urgence ». Pour le syndicat, « la France a tout à perdre à cette suspension – même temporaire – de l’Etat de droit », alors que « lutter contre le terrorisme, c’est d’abord protéger nos libertés et nos institutions démocratiques en refusant de céder à la peur et à la spirale guerrière ». Pour le défenseur des droits, Jacques Toubon, « les exigences évidentes de la sécurité doivent être combinées avec le respect des libertés individuelles et publiques ».