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Contre la segmentation des publics, les associations veulent une coordination des dispositifs par les SIAO

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Dans une lettre adressée au Premier ministre le 3 novembre, les porte-parole du Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées ont tenu à l’alerter « sur l’extrême saturation des centres d’hébergement, des 115 et des SIAO [services intégrés d’accueil et d’orientation] à la veille de l’hiver et sur la nécessité de mobiliser rapidement des solutions de logement et d’hébergement pour toutes les personnes qui en ont besoin, quelle que soit leur situation administrative ».

Si ces interpellations sont récurrentes à l’approche de l’hiver, elles prennent cette année une dimension particulière avec la crise de l’accueil des réfugiés et les moyens supplémentaires déployés par le gouvernement dans ce domaine. Certes, cette « mobilisation nécessaire des pouvoirs publics […] a révélé l’existence de plusieurs milliers de places disponibles dans des locaux et logements vides, utilisables rapidement », mais elle risque « de renforcer encore le développement de dispositifs parallèles qui vont accroître la segmentation et les inégalités de traitement entre les différents publics si aucune coordination n’est mise en place sur les territoires », relève le collectif. Pour éviter cette situation, ce dernier préconise de donner « aux SIAO départementaux [voir ce numéro, page 36], sous l’autorité du préfet, un rôle de coordination et d’articulation de tous les dispositifs, [qui] doit notamment s’appuyer sur les diagnostics à 360° des situations de mal-logement qui sont finalisés sur certains territoires et pour lesquels nous attendons la publication des données agrégées ».

Autre sujet d’inquiétude relayé dans le courrier adressé à Manuel Valls : les orientations gouvernementales « visant à durcir les contrôles et la répression des personnes sans titre de séjour dans les centres d’hébergement et les logements d’insertion ». Les associations de lutte contre l’exclusion soulignent que la loi « immigration », actuellement débattue au Parlement(1), « prévoit notamment la possibilité d’interpeller les personnes dans les centres d’hébergement ou de les assigner à résidence dans les structures, en attente de leur éloignement ». Les travailleurs sociaux « s’opposeront à toute mesure de contrôle, de fichage ou de tri des personnes qui serait contraire à la déontologie du travail social », préviennent-elles, en demandant au Premier ministre de « retirer ces mesures contraires aux principes d’accueil inconditionnel, d’hospitalité et de solidarité ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2929 du 16-10-15, p. 16.

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