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Plus de deux millions de salariés travaillent dans l’ESS

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Pour la première fois depuis dix ans, le cap des deux millions de salariés en équivalent temps plein a été franchi dans l’économie sociale et solidaire (ESS), constate le Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale (CNCRES) dans la quatrième édition de son « Panorama de l’ESS », publié à la fin octobre, à quelques jours du début du « mois de l’ESS »(1). Ce document synthétise de nombreuses données, abordant autant les spécificités et les évolutions de ce champ que les métiers et les salaires, la qualité de vie au travail ou l’ancrage territorial du secteur.

En 2013, celui-ci rassemblait 2 370 301 salariés travaillant dans 221 325 établissements employeurs et, « malgré une légère baisse en 2011 et 2012, l’emploi s’est maintenu et a même augmenté sur la période 2008-2013 » (+ 0,8 % contre – 0,2 % dans le reste de l’économie). La structure des emplois demeure stable, les associations étant les premiers employeurs de l’ESS (78 % des emplois), suivies des coopératives (13 %). Par ailleurs, si le rythme de création d’entreprises semble se stabiliser ces dernières années dans le secteur (en moyenne 3 600 par an sur la période 1991-2011), « les groupements d’employeurs se sont particulièrement développés [plus de 2 000 créations entre 2002 et 2012], ainsi que les coopératives de production type SCOP [société coopérative de production], SCIC [société coopérative d’intérêt collectif] et CAE [coopérative d’activités] avec près de 1 000 créations sur la même période ».

Ce panorama rappelle également que « l’ESS est le premier employeur du secteur de l’action sociale à travers une grande diversité d’associations », les petites (moins de dix salariés) développant essentiellement une activité d’accueil de jeunes enfants, les moyennes étant plutôt positionnées sur l’aide à domicile et les grandes – plus de 250 salariés – sur l’hébergement médico-social et social et l’aide par le travail. Les emplois de l’ESS dans l’action sociale représentent ainsi 60,9 % de l’ensemble des emplois de ce secteur d’activité et près de 40 % des effectifs de l’ESS. Les métiers exercés reflètent cette spécificité : parmi les plus courants, se retrouvent ainsi ceux d’aide à domicile, d’éducateur spécialisé et d’animateur socioculturel.

Les emplois comptent « globalement moins de CDI et moins de temps complets » que dans le reste de l’économie privée, notamment dans les associations, « bien que les écarts tendent à se réduire depuis 2008 ». Ainsi, près des trois quarts des salariés de l’ESS sont en CDI (73,4 %, soit + 3,8 points par rapport à 2008), et près des deux tiers sont à temps complet (62,5 %, soit + 1,3 point par rapport à 2008). Par ailleurs, « près de la moitié des salariés de l’ESS [48 %] sont en CDI à temps complet, contre plus de 68 % dans le reste de l’économie privée : cette différence s’explique par la nature des métiers principalement exercés dans l’ESS, et particulièrement par le poids de l’aide à domicile, de l’enseignement culturel [et] du sport ». Et si l’ESS représente 10,5 % de l’emploi total, elle réunit près de 15 % de l’emploi des femmes en France.

La pyramide des âges a, elle, peu évolué depuis 2011, même si l’on « constate […] une légère baisse de la part des salariés de moins de 30 ans (– 0,4 point depuis 2011), et une légère hausse de celle des plus de 50 ans (+ 0,6 point) », le CNCRES rappelant que « les départs à la retraite sont un enjeu très important pour les années à venir », en particulier chez les cadres de l’action sociale et chez les employés de l’aide à domicile et de l’accueil d’enfants handicapés. Quant aux conditions de travail, les salariés de l’ESS les jugent, en majorité, de façon positive, comme ont pu le montrer des enquêtes récentes, tels celle de l’Agence pour l’emploi des cadres (APEC) en 2012, qui relevait que 70 % des cadres de l’ESS se disaient satisfaits de leur situation professionnelle, et le baromètre de la qualité de vie au travail dans l’ESS réalisé par Chorum.

Enfin, l’ESS se caractérise par un ancrage territorial fort, dans les zones rurales comme dans les grandes agglomérations : deux tiers (61,3 %) des 36 600 communes françaises comptent au moins un établissement employeur de l’ESS, avec une moyenne de 11 établissements de l’ESS par commune.

Notes

(1) Panorama de l’économie sociale et solidaire en France – Edition 2015 – Disp. sur www.cncres.org.

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