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La dérégulation du secteur, une fausse solution

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Dans une tribune libre parue en septembre(1), Jean-René Loubat déplorait que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) soit entravée, dans le secteur social et médico-social, par les marges de manœuvre réduites des dirigeants des établissements et services en raison de la culture administrative et des conservatismes. Une vision qui fait réagir Jean-François Coffin, directeur d’établissement social et médico-social.

« Jean-René Loubat livre une attaque en règle des fondamentaux de notre secteur dirigé par des associations et fondations confessionnelles ou laïques.

Il s’en prend à “un secteur largement phagocyté par une économie administrée et marqué par un corporatisme historique”, dénonçant pêle-mêle les conventions présentées comme obsolètes et “véritables machines à démotiver et à déresponsabiliser”, s’inquiétant du sort qu’il devrait être possible de réserver aux “acteurs qui n’ont plus leur place dans la nouvelle organisation”, cherchant des solutions pour “se séparer de personnes inadéquates pouvant jouer sur toutes les possibilités offertes par la loi”, interrogeant les moyens à mettre en œuvre dans le cadre d’une GPEC qui ne serait pas “virtuelle” afin d’éviter “les risques de dommages collatéraux et de disposer des outils nécessaires” à l’accompagnement de la mobilité des salariés.

M. Loubat semble professer le libéralisme de marché empêché par l’existence de “marchés captifs brisant l’ajustement clients-prestataires”, regrettant “l’impossibilité d’intéresser financièrement un personnel au résultat”.

Ce monde idéal nous a apporté au cours des dernières années tous les bienfaits que nous pouvions en attendre, certains peuples, certaines organisations ayant pu apprécier les effets de sélection et d’éviction des plus fragiles, d’attrition des richesses collectives accumulées par les générations passées.

La purge libérale semble devoir poursuivre son œuvre pour produire tous les effets escomptés “d’ajustement”, “d’adaptation” des organisations et des hommes.

Les associations, les institutions en général, les hommes qui les animent ne sont pas exempts de ces rigidités qui entravent les changements rendus nécessaires par l’évolution de la société et de l’économie.

Les associations, les institutions en général, les hommes qui les animent appartiennent à un monde commun qu’il convient avec force de préserver de la folie du marché.

Malheureusement, l’idéologie en pointe dans nos “institutions” politiques publiques et privées est porteuse d’une énergie de transformation qui n’hésite pas à bousculer les hommes pour mieux les confronter aux limites des libertés civiles et des droits acquis non sans souffrances individuelles et collectives depuis les Lumières.

Cette idéologie ignore, ou feint d’ignorer, ce qui fonde notre motivation à travailler au service des autres dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, un intérêt strictement humain pour ceux qui ont besoin d’un étayage social, médico-social pour vivre. »

Notes

(1) Voir ASH n° 2924 du 11-09-15, p. 38.

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