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Parler pour se reconstruire

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« Je l’ai rencontré car il habitait le même immeuble que moi, chez ses parents. Il était beau, fort et j’ai très vite été séduite par cet homme. Nous nous sommes installés ensemble assez rapidement dans mon studio. Malheureusement la situation s’est vite dégradée. Il est devenu possessif et jaloux, un simple regard d’homme sur moi déclenchait une dispute qui finissait par des coups », se souvient Cassandra. Au fil de la relation, la situation empire, jusqu’à ce que le bourreau lui fasse descendre les six étages de leur immeuble « par l’escalier en étant tirée par les cheveux ». « En dehors de ces moments de violence, témoigne-t-elle, je l’aimais, je l’admirais et je me sentais en sécurité. C’est ça qui est dingue à comprendre, se sentir en sécurité avec cet homme alors que celui-là même vous met en danger par moments. » Elles sont neuf autres comme Cassandra à raconter leurs tristes histoires. Viol, inceste, excision, pédophilie… Toutes ces femmes victimes de violences ont le courage de mettre en mots leurs souffrances. Il y a deux ans déjà, Nathalie Cougny, artiste peintre et auteure, recueillait les témoignages de quatre femmes victimes de violences conjugales(1). Elle poursuit cette démarche avec Les voix des femmes, comme un combat, afin de « faire prendre conscience de l’ampleur des violences ». Même si « témoigner est un acte douloureux », elle est persuadée que la parole libère : « Cela permet non seulement de marquer des faits mais de comprendre également le chemin de la reconstruction. »

A la suite des témoignages, l’auteure explique les différentes formes de violence et leurs mécanismes : comment agit un pédophile ? Pourquoi, bien souvent, les femmes ne peuvent pas porter plainte ? Pourquoi l’excision est-elle pratiquée ? Quelles sont les conséquences sur les enfants des violences subies par la mère ? Le livre informe aussi sur l’aspect juridique et donne des pistes sur les mesures à prendre en cas de violence. Il soulève, enfin, de nombreuses questions concernant le délai de prescription, les plaintes classées sans suite, la prise en charge de ces femmes, l’incapacité pour la justice de déceler le réel comportement du pervers narcissique. Pour terminer, dans le chapitre intitulé « Comment le cerveau répond-il à la violence ? », Nathalie Cougny apporte des réponses à ceux qui, au lieu d’avoir une attitude compassionnelle à l’égard des victimes, leur reprochent de ne pas avoir réagi ou d’être restée en couple avec leur agresseur.

Les voix des femmes. Contre les violences sexuelles envers les femmes

Nathalie Cougny – Ed. Sudarenes (www.sudarenes.com) – 16 € (dont 2 € sont reversés à l’association Unissons nos voix)

Notes

(1) Voir ASH n° 2838 du 20-12-13, p. 42.

Culture

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