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Les associations alertent sur la « catastrophe » en cours à Calais

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Les associations intervenant auprès des migrants à Calais – la Cimade, la Croix-Rouge, Emmaüs, Médecins du monde, Médecins sans frontières, le Secours catholique, La Vie active – ont exprimé leur vive préoccupation auprès de ministre de l’Intérieur, au cours d’une réunion organisée place Beauvau le 2 octobre, à l’issue de laquelle le président d’Emmaüs France, Thierry Kuhn, a rendu publique une déclaration très ferme visant à expliquer « les raisons qui motivent Emmaüs à rompre tout dialogue avec le gouvernement ».

Le responsable de l’organisation, « révolté par l’inertie malsaine du gouvernement et par l’incapacité de son ministre de l’Intérieur à apporter enfin des réponses adaptées à l’ampleur de la catastrophe humaine à Calais », s’indigne de voir que, « sciemment, délibérément, par aveuglement ou perfidie, le gouvernement se refuse à prendre des décisions qui, seules, seront de nature à apporter dignité et respect des droits fondamentaux aux 3 000 personnes actuellement bloquées à Calais dans des conditions insupportables et honteuses pour notre République ». Pour Thierry Kuhn, « une catastrophe à grande échelle s’annonce à Calais dans les jours qui viennent à l’approche de l’hiver ». Le centre Jules-Ferry n’abrite qu’un « nombre infime de femmes et d’enfants, laissant des milliers de personnes dormir dehors, sauvagement “encampés” », souligne-t-il.

Ce coup de gueule n’aura cependant pas de conséquences sur l’action des acteurs du mouvement Emmaüs, et en particulier de la communauté de Dunkerque, qui continueront d’apporter leur aide aux migrants échoués sur la côte d’Opale, a indiqué Thierry Kuhn aux ASH. Mais, « au-delà de l’urgence sanitaire, c’est la question de l’ouverture de la frontière avec la Grande-Bretagne qui constitue l’enjeu principal », insiste-t-il, en s’insurgeant du refus persistant du ministre de l’Intérieur d’aller dans ce sens, pour ne pas froisser les autorités britanniques et « sous prétexte qu’elle entraînerait un “appel d’air” ».Quant aux places d’accueil supplémentaires attendues à Calais, Bernard Cazeneuve a déclaré aux associations que le marché du nouveau « campement humanitaires » de 1 500 places, dont la création avait été annoncée par Manuel Valls en août dernier, était attribué à l’association La Vie active – et non à la Croix-Rouge, qui s’était aussi portée candidate –, et que cette structure ne serait opérationnelle qu’en mars 2016. Les organisations ont ainsi unanimement exprimé leur « mécontentement sur les délais, ainsi que sur les moyens mis en œuvre, largement sous-calibrés par rapport à la réalité des besoins », a déclaré aux ASH Jean-François Corty, directeur des missions France de Médecins du monde, en déplorant notamment l’absence totale de mesures sanitaires prises par le gouvernement.

Les organisations ont cependant obtenu qu’une réunion soit programmée, le 14 octobre, avec le ministère des Affaires sociales et de la Santé et l’agence régionale de santé du Nord-Pas-de-Calais, pour tenter de mobiliser les pouvoirs publics. « Il y a près de 4 000 réfugiés aujourd’hui à Calais » et, parmi eux, « beaucoup de familles, beaucoup de gamins, beaucoup de violences aussi, y compris sexuelles », alerte Jean-François Corty, en regrettant que « les associations interviennent en substitution de l’Etat », alors que ce dernier se doit de répondre à ce qui constitue une véritable « crise humanitaire, dans la sixième puissance mondiale ». Le défenseur des droits a, le 6 octobre, rendu publique une série de recommandations visant à mettre fin aux « difficultés que les exilés, maintenus à Calais contre leur gré, rencontrent dans l’accès aux droits fondamentaux » (voir ce numéro, page 10).

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