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Coup de projecteur sur l’insertion des diplômés du social en temps de crise

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Les métiers du social « ont été relativement épargnés par la crise » et « devraient bénéficier d’une forte dynamique de l’emploi dans les années à venir ». Tel est le constat encourageant de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), qui a examiné le profil et le parcours des 5 300 personnes diplômées de formations sociales de niveaux III et IV en 2010, en les comparant à leurs prédécesseurs diplômés de 2007(1). Si les femmes constituent la majorité de ces professionnels, la part des hommes est passée de 9 % en 2007 à 15 % en 2010 pour le niveau III et de 18 à 24 % pour le niveau IV. Par ailleurs, les diplômés de 2010 avaient un niveau de formation initiale plus élevé que ceux de 2007.

Arrivés sur un marché du travail dégradé par la crise financière de 2008, ils s’insèrent plus vite et d’une manière plus stable que les diplômés de niveau équivalent. 85 % des diplômés ont trouvé un emploi dans les trois mois après leur sortie du système éducatif – souvent en CDD dans un premier temps –, contre 67 % des autres diplômés de niveau équivalent. Trois ans après l’obtention de leur diplôme, six sortants de formation sociale sur dix sont en CDI. « Si l’insertion est globalement aussi rapide pour les diplômés du travail social de la génération 2010 que pour ceux de la génération 2007 », les premiers occupent « plus souvent des contrats courts et le temps total passé au chômage au cours des trois premières années après le diplôme était plus long », nuancent les auteurs. Les diplômés de niveau III en 2010 accèdent à un premier emploi en moyenne en un mois et demi (contre 3,4 mois pour un diplômé d’une formation non sociale de même niveau) et, pour 36 %, restent au moins deux ans à ce premier poste. Néanmoins, 12 % d’entre eux sont, six mois après la fin de leurs études, au chômage ou en inactivité.Les moniteurs-éducateurs (niveau IV) mettent un peu plus de temps à trouver leur premier poste (1,9 mois) et « ont subi davantage les effets de la crise »(2). Si 61 % occupent un CDI six mois après leur diplôme (contre 70 % pour la génération de 2007), ils sont nombreux à être au chômage deux ans et demi après leur sortie (21 % contre 15 % en 2007).

Souvent imposé, le temps partiel concerne 23 % des diplômés de niveau III et 16 % des niveaux IV. Enfin, les salaires en équivalent temps plein ont baissé de 4 % en trois ans alors qu’ils ont augmenté pour les autres diplômés des autres formations. L’étude relève aussi que les diplômés de formations sociales en 2010 travaillent beaucoup moins souvent dans le secteur public – débouché important surtout pour les assistants de service social – que leurs prédécesseurs sortis en 2007 (29 % contre 42 %). Les auteurs rappellent qu’un récent rapport de France Stratégie prévoit la création de 38 000 créations nettes de postes d’ici à 2022 dans le secteur de l’action sociale.

L’étude s’est intéressée aux étudiants dits « post-initiaux » (par opposition aux primo-sortants), des professionnels qui ont obtenu leur diplôme après une interruption de leurs études d’au moins un an pour raisons autres que de santé. En 2010, ils représentaient 47 % des diplômés de formations sociales de niveau III ou IV. Plus âgés que les autres diplômés du social (31 ans en moyenne contre 24 ans), ils disposaient, pour 42 % d’entre eux, du baccalauréat ou d’un diplôme équivalent avant leur formation. La part des hommes est plus importante que parmi les primo-sortants, en particulier parmi les éducateurs spécialisés (32 % contre 19 %). 78 % d’entre eux étaient déjà en emploi et 67 % avaient déjà travaillé dans le social et souhaitaient, en reprenant des études,« être mieux reconnus dans leur métier ». Comparé aux primo-sortants, les post-initiaux connaissent une meilleure situation dès le premier emploi : 39 % sont en CDI ou entrent dans la fonction publique (contre 24 % des primo-sortants). Ce qui est « probablement dû au fait que l’employeur finance la formation pour une partie des post-initiaux et souhaite garder l’employé pour lequel il a réalisé cet investissement », expliquent les auteurs.

Notes

(1) « Diplômés de formations sociales en 2010 : une insertion professionnelle qui résiste à la crise » – Etudes et résultats n° 936 – Disponible sur www.drees.sante.gouv.fr.

(2) L’étude ne prend en compte qu’un seul diplôme de niveau IV, celui de moniteur-éducateur et n’a pas examiné celui de technicien de l’intervention sociale et familiale car les personnes diplômées ne sont pas assez nombreuses.

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