En 2014, 77 500 usagers ont bénéficié des services des « espaces santé jeunes » (ESJ), majoritairement des jeunes (67 500), mais également des parents et des familles (4 000), selon la Fédération des espaces santé jeunes qui vient de publier les résultats, principalement statistiques, d’une enquête menée par questionnaire auprès des 32 ESJ adhérents de la fédération, à laquelle les trois quarts (soit 24) ont répondu(1).
Parmi les jeunes reçus dans ces lieux d’accueil, d’écoute, de prévention et d’orientation, 56 % sont des filles, 11 % ont moins de 15 ans, 28 % entre 15 et 18 ans et la majorité (61 %) a plus de 18 ans. 12 000 d’entre eux ont bénéficié d’entretiens individuels (avec une moyenne de trois entretiens chacun) et 55 500 autres ont été sensibilisés dans le cadre d’actions collectives. Par ailleurs, près de la moitié (46 %) ont été orientés par un professionnel et 44 % sont venus spontanément, souvent à la suite d’une intervention de l’ESJ hors les murs.
En tête des problématiques les plus fréquentes arrivent la souffrance et le mal-être psychologiques devant les difficultés scolaires, les ruptures familiales et les violences intrafamiliales et les questions sur la sexualité (information, IVG, IST…). Lorsque cela est nécessaire, une autre structure prend le relais, 40 % des jeunes ayant ainsi été orientés vers des partenaires, principalement dans le champ de la santé, de l’insertion professionnelle et de l’action sociale.
L’enquête montre également la dimension de réseau des ESJ, qui sont des lieux ressources pour les 6 500 professionnels qui y interviennent et qui bénéficient d’actions collectives, de réunions partenariales et de formations. En moyenne, six personnes composent l’équipe d’un ESJ, soit environ trois équivalents temps plein. Parmi les intervenants, 46 % sont des professionnels du secteur de la santé et 12 % relèvent du secteur du travail social, tandis que 97 % des ESJ emploient un psychologue.
Ce focus donne également des précisions sur les spécificités des « espaces santé jeunes », dont 46 % ont une double implantation centre-ville et quartier, 21 % sont implantés en zone périurbaine et 14 % en zone rurale. Par ailleurs, la moitié sont situés en zone contrats de ville et l’immense majorité (95 %) mènent des actions dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Concernant leur structure juridique, 47 % des ESJ sont des associations, 31 % sont portés par des municipalités, 13 % par des centres hospitaliers et 9 % par des missions locales. Ils disposent d’un budget moyen de 145 846 €, avec cependant de fortes disparités (de 24 000 à 455 801 €) et la quasi-totalité de leurs revenus (96 %) proviennent de fonds publics, les premiers financeurs étant les communes.
Les données recueillies ont enfin permis de mettre en lumière les atouts des ESJ – expertise des professionnels, accompagnement personnalisé, gratuité, proximité, dimension partenariale, espace ressources… –, dont la fréquentation est en constante augmentation, mais aussi leurs difficultés, en particulier les moyens limités et la baisse des crédits, « soulignée par tous les ESJ ». Autre frein : « Les personnels “mis à disposition” sont moins nombreux, les structures partenaires rencontrant elles-mêmes des difficultés financières, impactant leurs effectifs », note la fédération. A partir de ces constats, elle propose des axes d’évolution. Elle préconise ainsi d’« avancer dans le développement de financements stables et pluriannuels », de travailler à la visibilité des missions des ESJ au travers des nouveaux moyens de communication utilisés par les jeunes, ou encore de développer les permanences hors les murs pour renforcer « l’aller vers ». La fédération recommande également de développer les actions à destination des parents et de continuer à développer et à renforcer les partenariats dans les territoires.
(1) « Zoom 2014. Enquête sur le dispositif “espace santé jeunes” » – Disponible sur