L’association Dignité, qui réunit des personnes accueillies en centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) en Ile-de-France(1), a signé, à la fin juin, une convention de partenariat avec SNCF Gares & connexions. Cette branche de la SNCF, dont l’une des missions est de rendre les gares plus accueillantes, a, en effet, souhaité profiter de l’expertise de l’association, qui promeut la participation des résidents des structures collectives. La convention, qui court pour 2015 et est renouvelable, engage Dignité à « aller vers » les personnes en errance dans les gares au cours de maraudes menées en soirée, en collaboration avec des travailleurs sociaux de la SNCF, un chargé de mission de la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) et un représentant de l’association Aurore. L’expérience, qui débutera courant octobre, se limitera dans un premier temps aux gares parisiennes. « Tous nos membres sont motivés pour participer à ce projet, assure Sébastien Frutieaux, président de Dignité. Ils apporteront une vraie valeur ajoutée : qui peut mieux que les personnes ayant vécu des situations identiques aborder avec sensibilités les personnes démunies présentes en gare ? » Une première dans le secteur : les participants seront indemnisés pour ces « tours de gare sociétaux », au cours desquels ils établiront un premier contact avec les personnes sans domicile fixe et tenteront de leur trouver un hébergement pour la nuit. Aucun objectif quantitatif n’est fixé.
A l’origine de ce dispositif original, la rencontre entre Sébastien Frutieaux et Ahmed Khelifa, responsable « engagement sociétal » de Gares & connexions à l’occasion de la signature du Pacte parisien de lutte contre la grande exclusion. « Ce qui nous a séduits dans cette association, c’est son caractère innovant consistant à donner la parole directement aux personnes sans domicile fixe », explique Ahmed Khelifa dans un communiqué de presse. Il a également sollicité les usagers des CHRS membres de Dignité pour former des agents de quai parisiens à l’approche des SDF. « Parce qu’ils ont vécu les mêmes situations, ils sauront nous conseiller, nous et nos partenaires, sur les bonnes pratiques à adopter, les bons mots à trouver et donc les bonnes pistes à mettre en œuvre pour sortir certaines personnes de leur enfermement », explique-t-il. « Nos usagers deviennent formateurs ! », se réjouit Sébastien Frutieaux, qui espère que le partenariat avec la SNCF se poursuivra au-delà de cette convention pour aider à l’insertion professionnelle des personnes à la rue, « pourquoi pas en leur faisant signer des contrats d’insertion pour travailler dans les boutiques situées en gare ? ».