L’association Lire pour en sortir, qui promeut la lutte contre l’illettrisme et le développement des activités culturelles en détention, a officialisé, le 23 septembre, un partenariat avec le Secours catholique portant sur un programme de lecture favorisant la réduction de peines. L’association s’inspire d’une expérience qui a déjà fait ses preuves au Brésil où, depuis 2009, 207 détenus ont participé à un programme permettant de réduire leur peine de prison de quatre jours par livre lu, et veut désormais mettre à profit en France une disposition législative dont elle est à l’origine. Depuis la réforme pénale de 2014(1), en effet, les condamnés peuvent obtenir des réductions de peine lorsqu’ils « s’investissent dans l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul, en participant à des activités culturelles et notamment la lecture ».
Une expérimentation est menée depuis deux mois à la maison d’arrêt de Châlons-en-Champagne : 85 des 350 détenus se sont inscrits au programme par le biais de leurs conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation. « Le succès est encore plus grand qu’escompté », se réjouit Domitie de Laroullière, directrice générale de l’association, qui précise que « Lire pour en sortir devrait être présent dans une dizaine d’établissements en 2016 ». Son fonctionnement ? L’association propose un programme de lecture sur un thème – cette année la Seconde Guerre mondiale(2) – et envoie des livres aux personnes détenues engagées dans le dispositif. Celles-ci sont accompagnées par deux bénévoles du Secours catholique et des professeurs de français qui échangent et dialoguent avec elles autour de l’ouvrage et les aident à rédiger une fiche de lecture. Ce document, une fois apprécié par Lire pour en sortir, est joint au dossier adressé au juge de l’applications des peines qui pourra décider, au cas par cas, d’accorder une remise de peine en fonction des efforts et des progrès fournis.
(2) La liste est disponible sur